Le président du Medef Pierre Gattaz a menacé mardi de "demander la suspension des négociations d'assurance chômage", si "rien ne bouge" d'ici la fin de l'examen du projet de loi travail à l'Assemblée nationale mi-mai.
"Si rien ne bouge rapidement sur ce texte, dans les trois semaines, nous en tirerons les conséquences", a déclaré M. Gattaz lors de sa conférence de presse mensuelle.
"Nous demanderons sans doute la suspension des négociations d'assurance chômage", a-t-il ajouté.
"Il n'est plus question aujourd'hui de continuer à faire semblant, à négocier dans une logique absurde de donnant-donnant, qui n'a mené depuis 30 ans qu'à plus de complexité, de rigidité et de coût pour les entreprises, et plus de chômage durablement élevé pour les concitoyens", a estimé Pierre Gattaz.
"Nous avons atteint aujourd'hui notre point de rupture", a-t-il assuré.
Le patron des patrons réclame le retrait du compte personnel d'activité (CPA), de la surtaxation obligatoire des CDD et du mandatement pour les petites entreprises sans représentation du personnel, qui devront négocier avec des salariés mandatés par un syndicat.
"J'attends du gouvernement que ce texte soit profondément corrigé pour qu'il retrouve l'ambition initiale de créer de l'emploi dans notre pays", a-t-il prévenu, dénonçant "un texte qui ne mène à rien et qui peut être vraiment contreproductif".
"Je veux dire ici solennellement et mettre en garde le gouvernement et les parlementaires: l'échec de la loi El Khomri signera plus que l'échec d'un nouveau projet de loi inabouti, nous en tirerons les conséquences qui s'imposeront sur l'ensemble du champ du dialogue social", a-t-il insisté.
L'examen du projet de loi en première lecture débute le 3 mai à l'Assemblée nationale et pourrait durer jusqu'au 12 mai. Le président du Medef a prévenu qu'un conseil exécutif du Medef aurait lieu le lundi 9 mai.