JOHANNESBURG (Reuters) - Le géant des mines et du négoce de matières premières Glencore a annoncé mercredi une baisse de 29% de son bénéfice semestriel, conséquence de la chute des cours des métaux et du pétrole, et il a annoncé que ses investissements allaient diminuer l'an prochain.
Glencore, dont les activités de négoce étaient jusqu'à présent relativement protégées contre le recul des marchés de matières premières et des difficultés touchant les autres grands noms du secteur minier, a réalisé au premier semestre un excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté de 4,6 milliards de dollars (4,15 milliards d'euros).
Il avait annoncé la semaine dernière son intention de ramener cette année ses investissements à six milliards de dollars, contre 6,5 à 6,8 milliards évoqués en février. Mercredi, il a déclaré que ses investissements 2016 ne devraient pas dépasser cinq milliards.
Le groupe, basé en Suisse et coté à Londres, a annoncé il y a quelques jours qu'il allait inscrire dans ses comptes une charge de 790 millions de dollars liée à des actifs pétroliers au Tchad en raison de la forte baisse des cours du brut.
Glencore réalise environ un quart de ses profits dans le négoce de matières premières, une activité qui lui a longtemps permis de compenser la forte baisse des cours du pétrole et des métaux.
Les bénéfices semestriels de cette division ont reculé de 27% à 1,2 milliard de dollars en raison de conditions défavorables sur le marché des métaux.
Le cours du cuivre, principale source de profits du groupe, évolue actuellement au plus bas depuis six ans, en raison notamment du ralentissement de l'économie chinoise.
Celui du charbon, autre matière première importante pour Glencore, est quant à lui au plus bas depuis douze ans et rien ne permet d'espérer un rebond rapide, l'offre étant excédentaire et la demande en provenance de Chine et d'Inde montrant des signes de faiblesse.
En Bourse, l'action Glencore est tombée cette semaine à un plus bas historique de 168,80 pence, moins d'un tiers de son cours d'introduction de 530 pence en 2011. Le titre a perdu près de 40% de sa valeur depuis le début de l'année alors que l'indice FTSE 350 du secteur minier abandonnait 26% sur la période.
(Olivia Kumwenda-Mtambo, Marc Angrand pour le service français)