Le groupe britannique de transports en commun Arriva a confirmé jeudi, en réponse à des articles de presse, qu'il avait entamé des discussions avec la SNCF en vue d'un rachat en tout ou partie de sa filiale Keolis.
Dans un communiqué à la Bourse de Londres, le groupe britannique "confirme", en réponse notamment à un article du quotidien français la Tribune mercredi, "avoir entrepris des discussions très préliminaires avec la SNCF au sujet d'une possible contribution de tout ou partie des activités de transport de Keolis" à sa propre activité.
Il s'agirait ainsi, précise Arriva, "de créer une activité de transport considérablement renforcée et parmi les premières en Europe, tournée vers la libéralisation accrue du marché du transport européen".
Il n'y a pas de certitude qu'un accord sera trouvé, note Arriva.
La veille, le journal économique la Tribune avait indiqué qu'un "rapprochement capitalistique" était à l'étude entre Keolis et Arriva.
Jeudi, une porte-parole de Keolis à Paris a noté que Arriva et Keolis "se connaissent bien". "Nous sommes notamment alliés pour l'appel d'offres de l'exploitation du métro de Porto au Portugal, et nous avons été présélectionnés. Nous avions déjà posé une candidature commune au métro de Stockholm", dit une porte-parole de Keolis.
Selon une autre source proche des discussions interrogée par l'AFP, les deux groupes étudient encore d'autres appels d'offres en commun. En revanche, au Royaume-Uni, pays d'origine d'Arriva, où Keolis réalise 25% de son chiffre d'affaires, ils n'ont pas de partenariat.
Cette source a noté que le côté "très préliminaire" des discussions ne permettait pas encore d'assurer que l'unique débouché envisagé était un rachat de Keolis par Arriva. Elle a noté par ailleurs que Keolis avait déjà, outre les projets développés avec Arriva, "une grande expérience des partenariats".
Cet interlocuteur a noté un regain de concentration dans le secteur du transport mondial. "On a besoin de groupes puissants et géographiquement diversifiés", a-t-il dit, notant par ailleurs que Keolis et Arriva étaient complémentaires, tant pour les activités -- à eux deux ils couvrent tout le champ du transport public, bus, cars, trains, tramway -- que géographiquement.
Arriva est ainsi présent en Europe, notamment du Sud et de l'Est, mais pas en France, tandis que Keolis, outre son coeur de marché français et européen, s'est implanté jusqu'au Canada, en Algérie et en Australie.
La SNCF discute actuellement avec Arriva en tant qu'actionnaire de référence de Keolis, groupe non côté dont elle possède 45,4%. Elle est sur le point d'en devenir actionnaire majoritaire grâce à une opération qui vient de recevoir le feu vert des autorités de la concurrence : elle va fusionner dans Keolis sa filiale Effia (parkings), ce qui lui permettra d'en détenir 56,7%.
Cette opération doit permettre à la SNCF de consolider Keolis, dans le cadre de la stratégie du président de la SNCF Guillaume Pepy d'augmenter le chiffre d'affaires du groupe de 50% entre 2007 et 2012.
Keolis a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires estimé à 3,5 milliards d'euros (à 60% en France). Arriva a pour sa part enregistré un chiffre d'affaires de 1,579 milliards de livres (1,83 milliard d'euros) au premier semestre achevé le 30 juin, et de 3,042 milliards de livres en 2008.
Ces nouvelles faisaient gagner 3,51% à Arriva jeudi vers 11H40 GMT à la Bourse de Londres, à 484,30 pence, dans un marché en hausse de 0,11%.