Une nouvelle moisson de commandes, essentiellement pour Airbus et Boeing, est tombée mercredi, au 3e jour du salon aéronautique de Farnborough où les compagnies européennes brillent par leur absence, reflet d'une conjoncture morose dans cette région.
Comme les jours précédents, les contrats --plus de 8 milliards de dollars au total-- ont presque tous été signés par des compagnies d'Asie ou du Golfe, zones de dynamisme économique et de croissance du trafic aérien.
La compagnie indonésienne Garuda Indonesia a acheté au constructeur européen Airbus six avions long-courriers A330-200 pour un montant estimé à 1,1 milliard de dollars au prix catalogue.
Son PDG, Emirsyah Satar, compte renforcer sa présence en Asie et la confiance quant à la sécurité de sa compagnie, qui était, il y a deux ans, sur la liste noire de l'Union européenne des compagnies jugées déficientes en la matière.
Dans la foulée, Thai Airways a signé une lettre d'intention pour l'achat de sept long-courriers Airbus A330-300, contrat d'une valeur de 1,48 milliard de dollars.
Habituellement peu enclin à dévoiler ses commandes lors de salons aéronautiques, Boeing a annoncé la commande par American Airlines de 35 moyen-courriers 737 pour 2,7 milliards dollars. Il s'agit d'une conversion d'option en achat ferme.
Ce contrat s'ajoute à la vente de deux long-courriers 777-200 supplémentaires à Qatar Airways, également une confirmation d'option, pour 500 millions de dollars.
Boeing a par ailleurs révélé les noms de plusieurs clients derrière des commandes déjà comptabilisées dans son bilan commercial.
Il s'agit de la compagnie chinoise Okay Airways pour l'achat de dix 737-800 évalué au total à 800 millions de dollars; de la compagnie française Air Austral, basée sur l'île de la Réunion, pour deux long-courriers 777 pour près de 500 millions de dollars.
Par ailleurs, le loueur d'avions RBS Aviation Capital, filiale de la banque britannique RBS, a révélé avoir acheté 95 appareils (52 A320 et 43 B737), estimés à 7,6 milliards de dollars. Là encore, ces achats figuraient déjà dans les carnets de commande de leurs constructeurs respectifs mais on ne connaissait pas encore leur auteur.
L'Europe reste l'une des régions les plus fragiles pour le secteur aérien après la crise mondiale et conséquence de l'éruption d'un volcan islandais en avril, a récemment noté l'Association internationale du trafic aérien (IATA).
Le trafic y a globalement repris en mai de 8,3%, une hausse plus faible que celle enregistrée en Asie-Pacifique (13,2%), Amérique du nord (10,9%) et très inférieure à celle en Amérique latine (23,6%), Moyen-Orient (17,5%) et en Afrique (16,9%).
A Farnborough, conséquence logique de cette moisson de commandes, les motoristes ont multiplié les annonces de contrats à l'instar du franco-américain CFM, coentreprise entre Snecma (groupe Safran) et General Electric, ou du britannique Rolls-Royce.
Plus de 825 moteurs ont été commandés à CFM depuis l'ouverture du salon lundi, représentant 7,3 milliards de dollars, a-t-il annoncé dans un communiqué.
Sur le front des déceptions, la concurrence attendue du canadien Bombardier ne s'est finalement pas concrétisée.
Le brésilien Embraer, troisième constructeur mondial, a en revanche signé avec la compagnie américaine Republic Airways une lettre d'intention portant sur la vente de 24 jets E190 pour 960 millions de dollars.
Plus tôt, le russe Sukhoï annonçait la vente de 30 Superjet 100 pour 900 millions de dollars à la société de location Pearl Aircraft Corporation.