A deux mois des régionales, Nicolas Sarkozy a présenté mercredi ses voeux aux "forces économiques" en justifiant sa gestion de la crise sur le mode "je l'avais promis, je l'ai fait" et en demandant aux entreprises de "ne pas avoir peur de l'avenir".
Son entourage avait vendu le long tunnel des voeux de janvier comme une occasion pour le chef de l'Etat de "tracer les chemins de l'après-crise". Pour son premier arrêt en province, à Cholet, la caravane présidentielle des bonnes résolutions pour 2010 a surtout résonné de 2009.
Après une visite à la matière grise et aux cols bleus de l'usine locale du groupe Thalès Communications, célébré comme "un des fleurons de l'industrie française", Nicolas Sarkozy a défendu pendant près de trois quarts d'heure son bilan économique de l'année écoulée. Affichant la satisfaction d'avoir réussi et donnant tort à ses contradicteurs.
"Nous avons pris les décisions qui se sont avérées être les bonnes décisions, malgré les polémiques", a-t-il répété.
En tête de ce "hit-parade", le plan de sauvetage des banques. "En 2009, aucun Français n'a vu son épargne mise en danger" et "le plan de soutien aux banques a rapporté 2 milliards d'euros à l'Etat", s'est-il réjoui. "Je vous avais promis quelque chose, maintenant vous avez les résultats, c'est à vous de juger".
Le président s'est décerné la même mention favorable pour son plan de relance. De la priorité à l'investissement parce que "c'est une question de bon sens", à la réussite de la prime à la casse pour l'automobile, où la France "a donné l'exemple". Sans oublier le Revenu de solidarité active (RSA) ou le soutien à l'activité partielle.
Même le pouvoir d'achat, tombé dans les oubliettes de la crise, a fait un retour remarqué dans le discours du locataire de l'Elysée. "Le pouvoir d'achat a continué à progresser pendant la crise. Ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les statistiques".
Déjà rodée il y a un mois dans le Var, la conclusion de la démonstration fut sans surprise. "La France a mieux resisté que les autres", a résumé Nicolas Sarkozy, chiffres à l'appui.
Dans la foulée, le chef de l'Etat a répété sa volonté de moderniser l'économie et de réduire les déficits. "La solution de l'augmentation des impôts, je m'y refuse", a-t-il redit, "la solution, elle est de diminuer le poids de la dépense publique", notamment dans les régions.
Il a également, défendu quelques unes de ses réformes les plus contestées, y compris à droite. Et d'abord la suppression de la taxe professionnelle, au nom de la compétitivité des entreprises. "Depuis dix ans, la France a perdu 500.000 emplois industriels, dois-je assister les bras croisés à ce phénomène ? Je me dois de réagir", a-t-il plaidé.
Ou la mise en place d'une taxe carbone, malgré la censure du Conseil constitutionnel, promettant à nouveau qu'il se battrait pour qu'elle soit étendue "aux frontières de l'Europe".
Sur un ton professoral, Nicolas Sarkozy a lancé un coup de patte à ses critiques. "J'aimerais parfois un peu plus de sens de l'Etat et de souci de l'intérêt général", a-t-il exhorté, "un peu plus d'honnêteté et de sens de la responsabilité quand l'essentiel est en jeu".
Et ce n'est qu'en fin de discours qu'il s'est tourné vers 2010, évoquant un seul "problème absolument considérable" à régler pendant cette année, "celui des disparités monétaires".
"Je vous demande d'être confiants, de ne pas avoir peur de l'avenir", a-t-il conclu sur le même ton optimiste, "nous sommes dans la bonne direction".