La banque centrale indienne est intervenue pour endiguer la chute de la roupie qui a atteint son plus bas niveau face au dollar cette semaine, a indiqué mercredi une source gouvernementale tout en précisant que l'organisme ne défendait "aucun taux particulier".
L'intervention mardi de la Reserve Bank of India (RBI) a permis à la devise de se renforcer face au billet vert en s'échangeant mercredi à 58,12 roupies pour un dollar. Avant l'intervention de la RBI, elle s'échangeait à 58,98 roupies.
Le niveau de la roupie face au billet vert reste toutefois encore plus bas que son précédent record de 57,32 roupies qui datait du 28 juin 2012.
"Nous ne défendons aucun taux particulier", a commenté mercredi sur une chaîne de télévision le responsable adjoint de la Commission au plan, Montek Singh Ahluwalia.
"Mais dans le même temps, la RBI intervient lorsqu'elle pense que les choses vont un peu trop loin", a-t-il ajouté.
"Ils sont intervenus hier (mardi), ce qui pourrait suggérer qu'ils ont senti que des pressions sur le marché poussaient la devise à un point inutilement bas et que cela nécessitait une réaction", a-t-il poursuivi.
Selon un courtier privé interrogé par l'AFP sous le couvert de l'anonymat, la RBI serait "intervenue autour du niveau de 58,97 (roupies pour un dollar) en vendant des dollars".
La roupie a été affectée face à un dollar soutenu par l'amélioration des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, ainsi que par une demande croissante en dollars d'importateurs de pétrole.
La RBI a pour habitude de ne pas commenter les mouvements sur le marché des changes et défend une politique d'intervention uniquement pour lutter contre la volatilité des cours.
Les analystes estiment que la banque centrale ne peut intervenir de manière importante pour soutenir la roupie car elle doit conserver suffisamment de devises étrangères pour les importations. Elle dispose actuellement d'assez de réserves pour sept mois d'importations, son plus faible niveau depuis 13 ans.
La faiblesse de la roupie rend les produits d'importation plus coûteux, en particulier le pétrole dont l'Inde dépend fortement, et contribue à alimenter un taux d'inflation déjà élevé.
Cette dégringolade survient dans un contexte de sévère ralentissement de l'activité de la troisième puissance économique d'Asie, qui a enregistré en 2012-2013 sa plus faible croissance en dix ans, à 5%.