L'Institut de la finance internationale (IIF), qui regroupe les principales banques de la planète, voit la zone euro en franche récession en 2012, se montrant ainsi plus pessimiste que la plupart des conjoncturistes, selon son dernier rapport, publié lundi.
L'IIF estime que l'économie de la zone euro devrait se contracter de 1,0% l'an prochain, après avoir connu une croissance de 1,5% en 2011.
Il se montre ainsi beaucoup plus pessimiste que l'OCDE (qui table sur +0,2%), la Banque centrale européenne (+0,3%), la Commission européenne (+0,5%) ou le consensus des analystes compilé par l'agence Bloomberg (+0,5%). Le Fonds monétaire international table encore sur +1,1%, mais ses dirigeants ont admis qu'ils allaient devoir ajuster leurs anticipations.
L'institution de Washington estime que la zone euro devrait enregistrer une contraction de son économie de 2,0% au quatrième trimestre en rythme annualisé. Mais une bonne surprise n'est pas totalement à exclure, vu la stabilisation de la production industrielle et des indices PMI des directeurs d'achat, un indicateur jugé fiable de la conjoncture des prochains mois.
Au niveau mondial, l'IIF table sur une croissance de 3,2% en 2011 (-0,1 point par rapport à sa précédente prévision), de 2,8% en 2012 (-0,2 point) et de 3,7% en 2013 (première estimation), grâce à un rebond généralisé de l'activité en Europe.
L'économie américaine continue par ailleurs d'afficher des performances relativement solides et l'institut table sur une croissance de 3,5% en rythme annualisé au quatrième trimestre. "Une expansion solide du secteur privé intérieur pourrait enfin se mettre en place et pourrait représenter la grande surprise positive dans le monde en 2012", s'aventure l'IIF.