Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a annoncé jeudi à Bruxelles qu'"une représentante française" serait nommée au futur conseil de supervision de la Banque centrale européenne (BCE).
"Je suis tout à fait pour qu'on ait un représentant féminin dans la zone euro concernant le mécanisme de surveillance (des banques de la BCE), ce sera fait et elle sera française", a déclaré M. Juncker au cours d'une audition devant la commission économique du Parlement européen à Bruxelles.
Interrogé ensuite lors d'une brève conférence de presse, M. Juncker a refusé d'en dire plus, indiquant simplement qu'il y avait eu "un accord informel" sur la question.
Le nom de Danièle Nouy, secrétaire générale de l'Autorité de contrôle prudentiel à la Banque de France, circule pour assurer la fonction de présidente de ce conseil de supervision.
Interrogée par l'AFP, la Banque de France n'a pas souhaité commenter.
Selon des sources proches du dossier, Paris aurait réclamé une contrepartie à la nomination du Néerlandais Jeroen Dijsselbloem pour succéder à M. Juncker à la tête de l'Eurogroupe.
La France avait d'abord caressé l'espoir d'une nomination de son ministre des Finances, Pierre Moscovici, pour succéder au Premier ministre luxembourgeois.
Les grands argentiers de la zone euro doivent choisir leur chef de file au cours de leur prochaine réunion, le 21 janvier. "Vous aurez un président de l'Eurogroupe à la fin du mois", a assuré M. Juncker au cours de son point de presse.
En juillet, incapables de se mettre d'accord, ils avaient reconduit leur président, M. Juncker, qui n'a jamais caché son intention de se retirer au plus tard début 2013. Il occupe ce poste depuis sa création en 2005.
M. Dijsselbloem, un travailliste de 46 ans, n'est ministre des Finances de son pays que depuis deux mois, mais il est décrit aux Pays-Bas comme un fin stratège et un bon médiateur.
La création d'un conseil de supervision au sein de la BCE découle de l'accord intervenu entre ministres des Finances européens en décembre pour confier à l'institut de Francfort la surveillance des banques de la zone euro. Le mécanisme devrait être opérationnel en mars 2014.
Le conseil de supervision sera composé de représentants des 17 superviseurs nationaux, de quatre membres de la BCE, d'un président et d'un vice-président.