Les stations de ski françaises, à l'exception des Vosges, ont enregistré une fréquentation record durant les vacances de Noël grâce à un très bon enneigement, mais ne cachent pas leurs inquiétudes pour la fin de saison, qui s'annonce en net recul par rapport aux années précédentes.
Dans les Alpes du Nord, où se concentre l'essentiel de l'activité touristique hivernale, les hébergeurs ont fait le plein avec un taux de remplissage dans l'hôtellerie "historique" pour la période, 87%, contre 61% en 2011, relève l'Observatoire Savoie Mont Blanc tourisme.
"C'est l'année du siècle pour cette période de Noël", assure Vincent Rolland, co-président de cet organisme de promotion touristique, pour qui ces "excellents" résultats sont liés au bon enneigement et à un calendrier favorable, Noël et le Jour de l'An tombant un mardi.
Dans les deux départements de Savoie, les gîtes ont eux aussi très bien tiré leur épingle du jeu en enregistrant la plus forte progression (+ 46 points). Les meublés en location ont eux été remplis à 82 % sur les deux semaines, selon l'observatoire.
Les remontées mécaniques ont enregistré une progression de 35% de leur chiffre d'affaires en Savoie et Haute-Savoie, selon la même source, alors que la saison 2011/2012 avait permis à la France de redevenir la première destination mondiale du ski devant les Etats-Unis et l'Autriche.
En Isère, les hébergements ont affiché un taux de remplissage global de 65% à 70%, soit une hausse de 12% par rapport à la moyenne des cinq dernières saisons. La vingtaine de stations du département a ainsi atteint pour la semaine de Noël un record de fréquentation inégalé depuis plus de 10 ans, selon l'office de tourisme.
Un enthousiasme partagé par les Alpes du Sud où la station de Pra Loup (Alpes de Haute-Provence) a rempli ses "19.000 lits pour les quinze jours de vacances de Noël", selon l’office de tourisme.
"Décembre a été le meilleur mois, en terme de vente de forfaits depuis l’ouverture de la station en 1971", commente l'office de tourisme d'Isola 2000 (Alpes-Martimes).
Dans les 38 stations de la chaîne pyrénéenne, la saison de ski a également "très très bien commencé", selon le porte-parole de la Confédération pyrénéenne du Tourisme (CPT), Hervé Mairal.
En dépit de la grave crise économique qui frappe leur pays, les skieurs espagnols ont continué de venir en France même s'ils l'ont plutôt fait à titre individuel cette année et moins en groupe en raison des difficultés des tours operators espagnols, selon la même source.
Dans les Pyrénées Atlantiques, la station de Gourette a vu sa fréquentation augmenter de 30% pendant les vacances par rapport à 2011. Avec 55.000 journées-ski depuis le début de la saison, la station retrouve ses niveaux de 2008-2009, année d'excellent enneigement, selon le directeur de Gourette Gérard Bracali.
Vacances gâchées dans les Vosges
Dans les Vosges en revanche, le climat était plus morose avec des vacances "gâchées" par la météo, selon les professionnels du tourisme.
A la Bresse, la plus importante des neufs stations du massif, les ventes de forfaits ont reculé de 15 à 20% sur les quinze jours des vacances par rapport à la même période l'année précédente, a indiqué Eric Tuaillon, chef d'exploitation.
La pluie a "fait fuir les clients", a abondé Xavier Grimon, président de l'Union des métiers et des industries hôtelières des Vosges.
L'avance acquise dans les Alpes durant la période de Noël ne doit cependant pas masquer les difficultés attendues en fin de saison, souligne Savoie Mont Blanc tourisme.
En Savoie et Haute-Savoie, "si janvier, février et début mars s'annoncent, au vu des réservations enregistrées à date, sensiblement dans la lignée des saisons précédentes, les prévisions sont à la baisse à partir de la dernière semaine de mars", relève Vincent Rolland.
"Elles sont particulièrement inquiétantes pour les vacances de printemps (qui s'étalent du 13 avril au 12 mai) dont la programmation a été encore reculée d'une semaine par rapport à l'hiver dernier", souligne l'organisme.
Les vacances de printemps qui représentaient 14% des nuitées il y a deux ans ne comptaient plus que pour 7% en 2011/2012 et "encore moins cette année", déplore M. Rolland.