La Slovénie, considérée par les marchés comme un candidat potentiel à une aide internationale, va présenter d'ici le 9 mai à l'Union européenne (UE) un plan d'action pour lutter contre la crise, a annoncé vendredi le Premier ministre Alenka Bratusek.
"Nous allons préparer notre programme de stabilité et de réformes d'ici le 9 mai et l'enverrons immédiatement à Bruxelles", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.
"Nous sommes conscients du fait qu'il nous reste non pas des semaines ou des mois, mais seulement des jours", a ajouté Mme Bratusek, en fonction depuis seulement un peu plus de trois semaines.
Son gouvernement de coalition de centre gauche va proposer parallèlement au Parlement dans les deux semaines à venir un projet de privatisation "d'une ou deux grandes entreprises publiques", probablement une banque, "car cela enverrait un message positif aux marchés internationaux", a-t-elle également annoncé.
Le Premier ministre a également déclaré que le budget 2013 voté par l'ancien gouvernement de centre-droit du conservateur Janez Jansa, "n'était pas réaliste, et nous l'avions indiqué lors de son passage à l'Assemblée nationale". Les dépenses auraient été sous-estimées et les recettes surestimées.
Un budget rectificatif pour 2013 pourrait être nécessaire, selon Alenka Bratusek.
Mercredi, la Commission européenne a mis en garde la Slovénie, ainsi que l'Espagne, contre des déséquilibres jugés excessifs de leur économie et leur a demandé de rapidement rectifier le tir.
Dans un rapport publié mardi, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait de son côté recommandé au gouvernement de lancer un programme de privatisations.
Le secteur bancaire est le problème numéro un du petit pays de la zone euro. Les banques slovènes -dont les trois principales sont aux mains de l'Etat- croulent sous les créances douteuses, évaluées à 7 milliards d'euros par le Fonds monétaire international (FMI).
Elles vont de nouveau devoir être recapitalisées, ce qui pèsera davantage sur les finances du pays, confronté par ailleurs à une récession et qui a de plus en plus de mal à se refinancer sur les marchés.
Les taux d'intérêt des obligations slovènes arrivant à maturité à 10 ans ont encore augmenté vendredi, atteignant 6,84%, se rapprochant dangereusement de la barre des 7%, jugée intenable à long terme pour un pays.
Le petit Etat issu de l'ex-Yougoslavie prévoit de creuser son déficit à 4,2% du Produit intérieur brut (PIB) cette année, après 3,7% en 2012.
Le précédent gouvernement conservateur avait été renversé fin février au Parlement par une motion de défiance après des accusations de corruption à l'encontre du Premier ministre Janez Jansa et des manifestations massives contre les mesures d'austérité et l'impunité de l'élite politique.