PARIS (Reuters) - L'ancien ministre UMP du Budget Eric Woerth a obtenu un non-lieu de la Cour de justice de la République dans l'affaire de la vente de l'hippodrome de Compiègne (Oise), a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.
"Nous disions depuis quatre ans que cette affaire était sans fondement. Il y a eu une instruction particulièrement fouillée et il n'y a rien contre le ministre", a déclaré Me Jean-Yves Le Borgne à Reuters.
Le ministère public avait requis en octobre un non-lieu, une position que la commission d'instruction de la CJR a confirmée.
La CJR avait ouvert début 2011 une enquête pour prise illégale d'intérêt après le feu vert donné courant 2010 par Eric Woerth, juste avant de quitter le ministère du Budget pour celui du Travail, à la vente d'une parcelle de 57 ha de la forêt de Compiègne, comprenant un hippodrome et un golf, à la société de courses hippiques qui le louait déjà.
L'opération s'était faite sans mise en concurrence et contre l'avis du ministère de l'Agriculture.
Une expertise juridique commandée en 2012 par le ministre délégue au Budget avait conclu que la vente en question était possible légalement et que son prix - 2,5 millions d'euros - n'était pas une mauvaise affaire pour l'Etat.
Mais un rapport commandé par la CJR et cité par le site d'information Mediapart concluait que l'hippodrome de Compiegne valait en fait 13 millions d'euros, ou 8,3 millions après application d'un abattement tenant compte de la présence d'un occupant sur le bien.
Le statut du député-maire de Chantilly dans cette affaire n'a jamais dépassé celui de témoin assisté.
Pour Sébastien Huyghe, porte-parole de l'UMP, "justice est enfin rendue" à Eric Woerth "après quatre ans de polémiques et de calomnies".
Une autre enquête sur le volet non ministériel du dossier est menée en parallèle par deux juges d'instruction du pôle financier du parquet de Paris.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)