La compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair a porté plainte contre la France pour ce qu'elle considère comme des aides illégales versées à la compagnie nationale Air France, a déclaré mardi son PDG Michael O'Leary.
Ryanair a porté plainte contre le gouvernement français "en raison d'aides d'Etat perçues par Air France", a dit M. O'Leary lors d'une conférence de presse dans la capitale française.
Cette plainte a été déposée le 10 mars au Tribunal administratif de Paris, selon la compagnie irlandaise, qui dit vouloir récupérer 113 millions d'euros de dommages et intérêts.
Air France a annoncé récemment avoir porté plainte fin 2009 auprès de la Commission européenne contre Ryanair pour des aides publiques qu'elle juge "contraires aux règles européennes".
"Air France a reçu des aides d'Etat, pas Ryanair", a contre-attaqué mardi le patron de la compagnie irlandaise. Il estime qu'Air France a perçu plus d'un milliard d'euros d'aides étatiques "illégales" depuis 1994.
Mais Ryanair n'était pas en mesure de fournir mardi le détail de l'argumentation de sa plainte.
M. O'Leary s'est de nouveau dit persuadé que la Commission européenne n'allait pas donner raison à Air France. "Je vais courir nu sur les Champs-Elysées si Air France obtient satisfaction", a dit M. O'Leary, habitué des déclarations provocatrices.
Ryanair s'appuie sur une décision de la justice européenne, qui lui avait donné raison fin 2008 en estimant que la compagnie n'avait pas bénéficié d'aides publiques illégales pour sa desserte de l'aéroport belge de Charleroi.
Le patron de la compagnie à bas coût a défendu sa technique d'implantation dans de petits aéroports régionaux en échange de coûts de fonctionnement très bas, qui a été critiquée par certaines collectivités locales françaises comme du "chantage".
"Si vous voulez que nous fassions de la croissance ici, si vous voulez plus de vols et de passagers, vous devez nous offrir le même type de base de coût que dans les aéroports espagnols, grecs, italiens ou britanniques. C'est une compétition", a fait valoir M. O'Leary.