Les prix du pétrole ont bondi mardi à New York, clôturant au-dessus de la barre des 70 dollars pour la première fois depuis début novembre, soutenus par la baisse du dollar.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet a terminé à 70,01 dollars, en hausse de 1,92 dollar par rapport à son cours de clôture de lundi. Il n'avait plus terminé à ce niveau depuis le 4 novembre.
Dans les échanges électroniques d'après-clôture, le baril est monté jusqu'à 70,69 dollars.
A Londres, sur l'InterContinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,74 dollar, à 69,62 dollars. Il a lui aussi franchi la barre des 70 dollars, à 70,06 dollars, après la clôture.
Cette hausse des prix du brut est liée "clairement à l'accélération de l'affaiblissement du dollar", a indiqué John Kilduff, de MF Global.
La monnaie américaine a repris le chemin de la baisse mardi face aux principales devises, en particulier la livre sterling.
"C'est vraiment ce qui a renforcé les prix et nous a emmené jusque là", a souligné M. Kilduff.
L'Agence d'information sur l'énergie (EIA), émanation du département américain de l'Energie, a expliqué les trois mois de hausse des prix du brut, "par des attentes de redressement économique mondial et d'augmentation future de la consommation de pétrole".
Mais, "à cela s'ajoutent un dollar affaibli et une activité croissante du marché financier qui poussent en hausse les prix des matières premières, éclipsant les mauvais fondamentaux de l'offre et de la demande", a-t-elle ajouté.
La faiblesse du dollar rend le brut plus intéressants pour les investisseurs munis d'autres devises. En se portant sur le marché des matières premières, ils peuvent espérer se protéger contre une perte de valeur de leurs avoirs.
Trois facteurs se combinaient ainsi pour porter le marché: "c'est l'histoire simple d'un dollar faible et d'un marché boursier en hausse, avec un flux en provenance de fonds qui investissent dans les matières premières", a résumé Adam Sieminski, de Deutsche Bank.
Ces derniers temps, de nombreux analystes ont relevé leurs prévisions de cours sur le pétrole, comme Barclays ou Goldman Sachs.
Mais l'état de la demande restait mauvais, a noté l'EIA.
Même si elle a relevé son estimation de prix moyen du baril à 58,70 dollars pour 2009 (contre environ 55 dollars précédemment), l'EIA continue d'anticiper une baisse de la demande de 1,8 million de barils par jour (mbj) cette année avant un redressement de 700.000 barils par jour en 2010.
L'augmentation des prix de l'essence à la pompe, pourrait ajouter une pression supplémentaire sur le marché, a estimé M. Kilduff.
D'autres rapport suivront cette semaine, dont celui de l'Agence internationale de l'Energie jeudi et de l'Opep vendredi. "Le marché va s'attacher à relever les signes montrant que la baisse de la demande est en passe d'être terminée", selon les analystes de Barclays Capital.
Mercredi, les investisseurs suivront le rapport hebdomadaire sur les stocks américains.
Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendent à ce que le DoE annonce une baisse des stocks de brut de 500.000 barils, allant de pair avec un étoffement des stocks de produits pétroliers (+1,3 million de barils pour l'essence, +1,4 mb pour les distillats). Les raffineries auraient, selon leurs pronostics, porté à 87,1% leur taux d'utilisation.