Plusieurs centaines de salariés de Sanofi-Aventis ont manifesté vendredi sur trois sites français, à la fois pour protester contre la restructuration de la R&D du groupe pharmaceutique et réclamer des augmentations de salaire, a-t-on appris de sources concordantes.
"Nous sommes en face de manifestations de mécontentement": certaines concernant les négociations salariales et d'autres sur la réorganisation en cours de l'activité R&D du groupe, a indiqué à l'AFP Christian Lajoux, président de Sanofi-Aventis en France.
Mais Sanofi-Aventis "a 48 sites en France et seuls trois sont concernés": les centres de recherche de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) et de Montpellier et l'usine de Val-de-Reuil (Eure), a-t-il ajouté.
Sur le site de Val-de-Reuil, qui produit le vaccin contre la grippe H1N1, la grève organisée par les syndicats CFDT, CGT et FO, qui réclament une augmentation des salaires, est suivie par 200 salariés sur un effectif total de 1.800 selon la direction, par 400 à 500 selon les syndicats.
Ce mouvement social "n'a pas d'incidence directe sur la production" du vaccin anti-grippal, a affirmé M. Lajoux.
Les grévistes ont manifesté jeudi et vendredi dans les différents services de l'usine pour inciter les non-grévistes à les rejoindre. Rassemblés devant les portes de l'usine autour d'un barbecue, ils ont voté la poursuite de la grève samedi, dimanche et lundi.
Cette manifestation, organisée également pour protester contre les réductions d'effectifs du groupe en France, fait suite à un précédent mouvement, le 1er décembre, appelé par la CFDT.
A Vitry-sur-Seine, les manifestants (400 selon les organisateurs, 250 selon la police) se sont réunis devant le Centre de Recherche de Vitry-Alfortville (CRVA) et ont défilé derrière une banderole réclamant le "maintien des emplois, des sites et des activités".
Ils ont dénoncé les suppressions de postes liées à la réorganisation des centres de recherche et développement du groupe en France et ont également demandé une hausse de salaires pour l'ensemble des salariés.
Sanofi-Aventis avait annoncé le 30 juin la fermeture de quatre sites transférés vers des implantations plus importantes, et un plan de départs volontaires pour 850 chercheurs et 450 salariés des fonctions administratives.
Selon les syndicats CFDT, CGT, CFE-CGC, FO et SD (autonome), qui appelaient à la manifestation, cette réorganisation pourrait se traduire par la suppression de 347 postes dès le 1er février 2010 sur le site de Vitry-Alfortville, soit une baisse d'effectif d'environ 20 %.
"Pour un groupe qui va faire près de huit milliards d'euros de bénéfice en 2009, c'est une provocation", a déploré Thierry Bodin, délégué CGT du site de Vitry-Alfortville.
La direction de Sanofi-Aventis France a proposé une réunion aux partenaires sociaux lundi 14 décembre après-midi.