Au lendemain du signal fort envoyé par la Banque centrale européenne (BCE) sur son engagement pour l'euro, les marchés financiers ont poursuivi vendredi leur hausse, mais à un rythme plus modéré, quelques peu refroidis par des chiffres de l'emploi américains contrastés.
Les Bourses européennes restaient généralement bien orientées: à la clôture, Paris gagnait 0,26%, Londres 0,30%, Francfort 0,66%, Milan 2,09% et Madrid 0,26%.
"Tous les regards se tournent vers l'Espagne. Le pays doit au plus vite se prononcer sur une éventuelle demande d'aide financière globale pour que le marché ait encore plus de visibilité", a commenté Valérie Plagnol, directrice des études économiques chez Credit Suisse.
Pas question de se précipiter, estime Madrid, en dépit de la pression de ses partenaires européens qui la poussent à réclamer un plan de sauvetage plus large que l'aide déjà prévue pour ses banques.
Le gouvernement espagnol a écarté vendredi toute demande de sauvetage financier dans l'immédiat, affirmant que ce n'est pas une décision "qu'on prend du jour au lendemain" et qu'il analysera "avec calme et prudence" les conditions liées à une éventuelle intervention de la BCE.
La BCE s'est déclarée jeudi prête à racheter de manière illimitée des obligations souveraines de maturités allant d'un à trois ans des pays de la zone euro qui le demanderont, mais sous certaines conditions strictes, dont une demande officielle d'aide des pays aux fonds de secours européens.
Une annonce qui a été saluée à l'unanimité par les marchés: Mario Draghi, président de la BCE, "a fait du bon travail, à la hauteur des attentes", ont souligné les économistes chez Crédit Agricole CIB.
Sur le marché de la dette, le taux d'emprunt à long terme de l'Espagne est passé sous le seuil des 6% vendredi matin, une première depuis fin mai. Peu avant 16H00 GMT, le taux de référence à 10 ans de l'Espagne était en baisse à 5,576% et celui de l'Italie à 5,048%.
L'euro s'est inscrit en nette hausse, valant à la même heure 1,2795 dollar contre 1,2629 dollar jeudi soir.
L'objectif des annonces de la BCE est de permettre à de grands pays en difficulté comme l'Italie et l'Espagne de continuer à avoir accès au financement sur les marchés financiers.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a salué vendredi les conditions posées par la BCE dans son nouveau programme d'achat d'obligations: "c'est le chemin que nous avons toujours choisi", a-t-elle indiqué, ajoutant qu'il n'y a pas d'aide sans condition et sans contrôle.
En hausse à l'ouverture, les marchés ont marqué une pause après la publication des chiffres de l'emploi américains pour le mois d'août.
Le taux de chômage est retombé aux Etats-Unis en août à 8,1%, contre toute attente après trois mois de hausse, mais les embauches dans le pays ont baissé plus que prévu sur cette période.
"Ce rapport est mitigé et il est très difficile de prédire comment va réagir la Réserve fédérale américaine" qui se réunit la semaine prochaine, relève Guillaume Garabédian, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée.
Après un net rebond la veille, Wall Street reprenait son souffle vendredi, le Dow Jones évoluant autour de l'équilibre vers 16H00 GMT (-0,03%).