Les négociations qui se tenaient mardi entre la direction de Hop!, filiale domestique d'Air France (PA:AIRF), et des syndicats de pilotes n'ont pas permis d'éviter la grève programmée dès jeudi pour six jours, la première des pilotes de cette jeune compagnie, a-t-on appris de source syndicale.
"La négociation est terminée, la direction y a mis fin. La grève est annoncée", a déclaré à l'AFP Armand Simon, président du SNPL Hop!, majoritaire dans les cockpits (57%) de la filiale court et moyen courrier d'Air France.
Le préavis qui court du 13 au 18 juillet inclus "a été déposé dans le but de mettre un terme à la pénibilité de certaines conditions de travail comme la fatigue accrue des équipages, le manque d'anticipation des nombreux départs vers Air France – entraînant un grave sous-effectif pilote – ou encore l'absence d'harmonisation entre les dispositions" des ex-compagnies régionales, explique le SNPL dans un tract.
Dans un communiqué, la compagnie a annoncé mardi en fin de journée que "plus de 80% des vols" seraient assurés jeudi. Les vols risquant d'être perturbés seront ceux effectués à bord "d'avions régionaux".
"L'ensemble des vols opérés par des avions de type Airbus (PA:AIR) et les vols Navette seront opérés normalement pendant cette période", a-t-elle précisé.
Les vols Navette sont les vols assurant les liaisons entre l'aéroport parisien d'Orly et les villes de Nice, Bordeaux, Toulouse et Marseille.
Les partenaires sociaux négocient depuis plusieurs mois l'établissement d'une convention unique pour les pilotes des ex-compagnies régionales d'Air France (Airlinair, Brit Air et Regional) qui ont fusionné pour donner naissance à Hop!.
Selon M. Simon, les demandes des pilotes "représentent un surcoût de deux millions d'euros, alors que les pertes pour une grève de six jours sont estimées entre 10 et 20 millions d'euros".
Le Flight Union Cockpit, 3e syndicat de pilotes (16% des voix), a également déposé un préavis aux mêmes dates.
Avec les pilotes, les négociations "bloquent" principalement sur le volet des conditions de travail (modification de planning, travail de nuit et le week-end, etc.), explique un représentant du SNPL. Selon lui, il y a aussi des engagements pris oralement qui "n'ont pas été écrits ou été mal rédigés".
En avril, les hôtesses, stewards et personnels au sol de Hop! s'étaient mis en grève deux jours pour la première fois de l'histoire de la jeune compagnie mais les pilotes ne s'étaient alors pas associés au mouvement.
Hop! assure 600 vols quotidiens vers une cinquantaine d'escales. La compagnie a transporté plus de 13 millions de passagers en 2016.