Le groupe français Vinci, déjà leader mondial de la construction concession, devient leader européen de l'ingénierie électrique avec l'intégration de Cegelec, a indiqué mardi Xavier Huillard, directeur général du groupe, au cours d'une conférence de presse.
A la suite d'un partenariat stratégique, encore soumis "à la consultation des instances sociales et à l'aval des autorités compétentes en matière de concurrence", le fonds Qatari Diar a apporté Cegelec au groupe Vinci, devenant en même temps deuxième actionnaire derrière les salariés (9,1%) et devant Artémis, la holding de François Pinault.
"C'est un projet extrêmement ambitieux", s'est félicité Xavier Huillard en relevant la création d'un pôle énergie "significatif", un partenariat industriel "dynamisé avec le Qatar" et l'arrivée au capital de Vinci d'un actionnaire stable pendant une durée de 3 ans et "pouvant évoluer entre 5 et 8%".
Outre les perspectives industrielles, Ghanim Bin Saad Al Saad, directeur général de Qatari Diar a souligné que ce partenariat permet au groupe "d'entrer au capital de Vinci comme actionnaire à long terme et de référence".
Vinci, qui travaille déjà avec Qatari Diar sur plusieurs projets au Moyen Orient compte développer ainsi son activité dans les pays émergents et renforcer de "manière significative" son activité dans les domaines pétrole et gaz, défense, système de transport et nucléaire sur lesquels Cegelec est actif.
M. Huillard a précisé les modalités d'intégration de Cegelec.
"Nous avons repris le groupe avec sa dette d'exploitation, environ 220 millions d'euros, mais pas sa dette d'acquisition", a précisé M. Huillard. Le fonds Qatari Diar avait acquis Cegelec en octobre 2008.
"Dans les métiers de service à l'énergie, la concentration n'a pas encore été faite comme c'est déjà le cas pour la construction", a noté M. Huillard, et "depuis des années, il est évident qu'il faut participer à l'inévitable concentration de ces métiers".
"Pour Cegelec et ses salariés, ce rapprochement est un projet industriel ambitieux", se réjouit Claude Darmon, membre du conseil de surveillance de Cegelec qui parle d'un "très bon choix".
L'opération a été saluée par les analystes.
Ce rapprochement est "un coup de tonnerre", souligne Jean-Christophe Lefèvre-Moulenq, de Crédit Mutuel-CIC, pour qui Vinci "fait d'une pierre deux coups".
"Vinci électrise le marché!", renchérissent les analystes de Natixis Securities, selon lesquels "cette transaction est très positive et a du sens sur les plans industriel, stratégique et financier".
Pour autant, l'action perdait 0,36% à la Bourse de Paris, à 37,29 euros dans un marché en recul de 0,93%, vers 15H00.