par Tim Reid et Dan Whitcomb
SAN BERNARDINO, Californie (Reuters) - Des assaillants armés ont ouvert le feu mercredi dans les locaux des services sociaux de San Bernardino, en Californie, faisant 14 morts et 17 blessés, ont déclaré les autorités.
Un homme et une femme soupçonnés d'avoir participé à cette fusillade ont été tués quelques heures plus tard dans un affrontement avec la police, qui avait pris en chasse un véhicule suspect repéré près d'une maison identifiée dans le cadre de l'enquête dans la ville voisine de Redlands.
Une troisième personne tentant de fuir ce véhicule a été arrêtée mais les enquêteurs ne sont pas certains de sa participation à la fusillade, a dit Jarrod Burguan, chef de la police de San Bernardino, localité située à une centaine de kilomètres à l'est de Los Angeles.
Il est possible qu'un troisième assaillant reste en fuite et que d'autres personnes aient été "impliquées dans la préparation de cette attaque", a-t-il ajouté.
Jarrod Burguan a dit que les deux suspects tués étaient armés de fusils d'assaut et d'armes de poing et habillés de vêtements ressemblant à des tenues de combat.
Les enquêteurs ignorent pour l'instant le mobile de cette fusillade et paraissent perplexes.
David Bowdich, directeur adjoint du bureau du FBI à Los Angeles, a déclaré que les enquêteurs avaient initialement exclu la piste de l'acte terroriste mais qu'ils l'envisageaient désormais.
"C'est une possibilité mais nous ne savons pas encore", a-t-il dit au cours d'une conférence de presse. "Cela évolue très rapidement."
NBC News a rapporté que l'un des trois suspects avait été identifié par plusieurs sources comme étant un dénommé Syed Farook, ce que Reuters n'a pas été en mesure de confirmer.
D'après les documents du comté de San Bernardino, une personne de ce nom est employée dans le service de santé du comté. Ce service était réuni mercredi pour une fête dans une salle de conférence de l'Inland Regional Center, théâtre de la fusillade survenue vers 11h00.
L'Inland Regional Center est un service d'aide aux personnes handicapées.
DÉMINEURS
Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), une organisation de défense des musulmans aux Etats-Unis, a annoncé qu'un proche de l'un des suspects désigné par les médias allait s'exprimer au cours d'une conférence de presse. Le CAIR a condamné la fusillade.
Selon le Los Angeles Times citant un responsable fédéral proche de l'enquête, l'un des assaillants avait quitté la fête à la suite d'une dispute avant de revenir accompagné d'une ou deux personnes armées.
Jarrod Burguan a dit avoir connaissance du départ d'une personne à la suite d'une querelle mais il a ajouté ne pas savoir si cette personne était ou non revenue.
Des démineurs ont entrepris d'examiner divers objets suspects laissés par les assaillants dans l'Inland Regional Center, dont un "considéré comme un engin potentiellement explosif".
Cette fusillade est la plus meurtrière aux Etats-Unis depuis le massacre commis dans l'école élémentaire Sandy Hook à Newtown, dans le Connecticut, en décembre 2012. L'assaillant avait alors tué 26 personnes, dont une majorité d'enfants.
Le président américain Barack Obama, qui milite en vain pour l'adoption d'une législation sur le contrôle des armes à feu aux Etats-Unis, a invité ses concitoyens à ne pas considérer que les fusillades de ce type "font partie du cours normal des événements, parce que cela ne se produit pas aussi fréquemment dans les autres pays".
Depuis le début de l'année, il y a eu aux Etats-Unis plus de 350 fusillades dans lesquelles au moins quatre personnes sont mortes, selon le décompte effectué par le site spécialisé shootingtracker.com.
(Bertrand Boucey pour le service français)