Le groupe énergétique français GDF Suez a décidé d'ouvrir le marché gazier de la France, grâce à des investissements dans son réseau de transport qui pourra ainsi être davantage utilisé par ses concurrents, des propositions destinées à lui éviter une amende de Bruxelles.
"Les investissements dans les infrastructures de transport de gaz et les terminaux méthaniers seront accélérés", a promis mercredi GDF Suez, selon un communiqué.
D'autres opérateurs de gaz auront ainsi un accès facilité au territoire français, en obtenant des "capacités fermes" à long terme (plus d'un an) pour acheminer du gaz vers la France via les gazoducs et terminaux méthaniers existants.
Ces engagements vont permettre "d'accroître la concurrence sur le marché du gaz naturel en France", admet GDF Suez.
La Commission européenne s'est montrée satisfaite mercredi et compte à présent recueillir les avis des autres acteurs du secteur gazier dans un délai de deux mois. Elle pourra ensuite rendre juridiquement contraignants les engagements de GDF Suez.
"Grâce aux engagements proposés, les concurrents potentiels pourraient pénétrer plus facilement sur le marché français du gaz, ce qui permettrait aux consommateurs d’énergie français de profiter des avantages du marché unique que représentent un choix plus large de fournisseurs de gaz et une concurrence accrue sur les prix", s'est félicitée à Bruxelles la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes.
La commissaire, qui a mené une bataille sans relâche ces dernières années pour libéraliser le marché énergétique de l'UE, s'était dite préoccupée par un possible abus de position dominante dans le secteur du gaz français.
Les nouveaux entrants sur les marchés du gaz doivent pouvoir accéder aux infrastructures d’importation de gaz, argue Mme Kroes. Sans accès à ces réseaux de transport, ils ne peuvent attirer de nouveaux clients même si leurs offres sont compétitives, note-t-elle.
Actuellement, environ les deux tiers des capacités de gaz naturel entrant en France à long terme (allouées sur plus d'un an) reviennent à GDF Suez. Le groupe français propose de ramener cette part à "moins de 50%" à partir de 2014.
Il n'entend pas abaisser ses propres volumes de gaz arrivant en France mais plutôt accroître les capacités de transport, par exemple en améliorant les stations de compression de gaz.
De manière immédiate, le groupe français promet de mettre à la disposition du marché "des capacités significatives" dans des terminaux méthaniers (Montoir-de-Bretagne et Fos Cavaou), ainsi qu'à des entrées de gaz en France (Taisnières et Obergailbach).