Le taux de chômage britannique au sens du Bureau international du Travail a grimpé à 7,6% en mai, un nouveau sommet depuis douze ans, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).
Le nombre de chômeurs a grimpé à 2,38 millions sur les trois mois achevés en mai, en hausse de 281.000 par rapport aux trois mois précédents et de 753.000 par rapport à un an plus tôt.
C'est la plus forte hausse sur trois mois jamais enregistrée depuis le début du calcul de ces statistiques en 1971, a précisé l'ONS dans un communiqué.
Ce bond sans précédent a porté le taux de chômage (toujours au sens du BIT) à 7,6%, contre 6,7% sur les trois mois précédents et 5,2% un an plus tôt.
C'est nettement plus que prévu par les économistes, qui tablaient sur un taux de 7,4%, selon la banque Calyon.
En données nationales, le nombre de chômeurs est quant à lui passé à 1,56 million en juin, soit un taux de 4,8%, contre 4,7% en mai et 2,6% un an plus tôt, a précisé l'ONS.
Cette fois, c'est moins que prévu par les économistes, qui attendaient un taux de 5%, et, contrastant avec les chiffres au sens du BIT, le nombre de chômeurs correspondant a enregistré sa plus faible augmentation mensuelle depuis 13 mois (+23.800 par rapport à mai).
Mais les économistes ont relativisé ces chiffres en données nationales, retenant surtout la forte progression du chômage au sens du BIT, qui sert de comparaison avec les autres pays.
Il est "difficile de concilier la forte divergence entre les chiffres au sens du BIT et ceux en données nationales, mais dans l'ensemble, on ne peut qu'être pessimiste pour le marché du travail", a estimé ainsi Howard Archer, du cabinet IHS Global Insight.
Selon lui, s'il semble que les entreprises multiplient les efforts pour limiter les licenciements, en instaurant par exemple des gels (voire des baisses) de salaires ou des plans de congés sans solde, "le nombre de chômeurs risque de grimper encore considérablement", jusque dans le courant de 2010, et d'atteindre la barre symbolique des trois millions à cet horizon.