Le Premier ministre nippon, Naoto Kan, a promis vendredi d'appliquer la discipline budgétaire pour garder la confiance du marché, au lendemain de l'abaissement de la note du Japon par l'agence de notation financière Standard and Poor's.
"L'important est que nous maintenions la discipline budgétaire pour conserver la confiance du marché dans la politique budgétaire de notre pays", a déclaré M. Kan au Parlement.
L'agence de notation financière Standard and Poor's a abaissé jeudi d'un cran la note de la dette à long terme du Japon, à AA-, en raison du lourd endettement du pays, correspondant à quelque 200% de son Produit intérieur brut, soit la proportion la plus élevée parmi les pays développés.
L'agence a ajouté que l'évolution de la dette nippone était aggravée par la déflation persistante et le vieillissement de la population.
L'archipel avait déjà perdu en 1998 la prestigieuse note "AAA" dont jouissent la plupart des autres grands pays industrialisés. Depuis l'Italie en octobre 2006, aucun pays du G7 n'avait vu sa note diminuée.
L'endettement colossal du Japon tire son origine des plans de relance à répétition depuis la "décennie perdue" des années 90 et la récession économique mondiale de 2008-2009, qui a frappé de façon particulièrement sévère le Japon, a aggravé le problème.
La nouvelle note du pays reste toutefois la quatrième meilleure possible sur un total de 22, correspondant à un émetteur de haute qualité, Standard and Poor's tenant compte du fait que le pays disposait "de grandes réserves de changes, d'un système financier relativement fort et d'une économie diversifiée".
Le budget de l'Etat nippon repose pour près de moitié sur la vente de nouvelles obligations. L'an passé, le gouvernement de centre-gauche de M. Kan s'est engagé à limiter à 44.300 milliards de yens (400 milliards d'euros) les émissions annuelles de nouveaux bons du Trésor, soit leur niveau de l'année budgétaire 2010, au moins jusqu'à l'exercice 2013.
Le Premier ministre veut lancer une réforme fiscale d'ampleur, qui pourrait comprendre une hausse de la taxe sur la consommation, aujourd'hui fixée à seulement 5%, afin de mieux répartir et d'augmenter les recettes publiques.
Mais le gouvernement n'a pas les mains libres, l'opposition conservatrice, qui veut faire tomber M. Kan, étant majoritaire à la Chambre haute du Parlement.
Les économistes préviennent qu'au vu de la taille de l'économie nippone, la troisième du monde, de nouveaux abaissements de sa note auraient des répercussions planétaires.