Le groupe français d'affichage et de mobilier urbain JCDecaux a plongé lundi matin à la bourse de Paris après l'annonce d'un bénéfice net en recul de 13,4% pour les six premiers mois de l'année, et d'une croissance organique inférieure à ses attentes au deuxième trimestre.
A 11H25 (09H25 GMT), le numéro un mondial de la communication extérieure perdait 10,25% à 16,98 euros, dans un marché en légère hausse de 0,67%.
"Le premier semestre a été contrasté, avec une activité soutenue en Asie et dans le reste du monde, une bonne résilience des marchés en France et au Royaume-Uni mais des conditions plus difficiles dans la plupart des autres régions notamment en Europe, et plus encore sur le deuxième trimestre", a résumé Laurence Debroux, directrice financière, lors d'une conférence téléphonique.
La croissance organique de JCDecaux, qui s'était élevée à 3,3% au premier trimestre de l'année, s'est abaissée à 0,2% au deuxième trimestre, alors que JCDecaux avait indiqué en mai dernier tabler sur environ 1%.
Le bénéfice net a pour sa part enregistré une baisse de 13,4% lors des six premiers mois de l'année, à 82,4 millions d'euros. Pour cette même période, le chiffre d'affaires s'est établi à 1,240 milliard d'euros, en progression de 6% sur un an.
"La croissance organique du chiffre d'affaires a été un peu en-dessous de nos attentes au deuxième trimestre, la plupart des marchés européens affichant un repli", a reconnu Jean-Charles Decaux, président du directoire, cité dans le communiqué du groupe.
"Le semestre a clairement été plus difficile sur le deuxième trimestre du fait de la conjoncture, mais notre marge opérationnelle a résisté grâce à l'excellente performance du secteur Transport, et la forte génération de cash-flow nous a permis d'atteindre un nouveau point bas dans notre endettement et d'accoître notre flexibilité financière", a souligné pour sa part Mme Debroux.
Par secteurs, "notre division Transport, bénéficiant de son exposition aux pays à forte croissance, a continué de surperformer au premier semestre avec une contribution accrue du digital, alors que le Mobilier urbain était quasiment stable et l'Affichage en repli", a détaillé M. Decaux.
Selon lui, "la diminution du bénéfice net reflète principalement la légère baisse du résultat d'exploitation et celle plus importante du résultat financier, partiellement compensées par un impôt plus faible".
Pour le troisième trimestre, "malgré l'impact positif des Jeux olympiques et une légère amélioration attendue en France par rapport au deuxième trimestre, aujourd'hui nous anticipons une croissance du chiffre d'affaires globalement en ligne avec celle du deuxième trimestre", a indiqué son frère Jean-François Decaux, co-directeur général, lors de la conférence téléphonique.
Il a notamment évoqué "une baisse du chiffre d'affaires en Allemagne ainsi que dans d'autres pays d'Europe du nord et de l'est".
"Nous restons convaincus que le positionnement unique de JCDecaux, avec son exposition aux pays à forte croissance et la grande qualité de son portefeuille d'actifs, nous permettra de surperformer nos concurrents", affirme le président du directoire du groupe qui ne chiffre pas ses objectifs annuels.
"Notre innovation, l'accélération de notre évolution vers le digital, notre bilan solide avec un nouveau point bas de notre endettement, ainsi que la grande qualité de nos équipes dans le monde sont, plus que jamais, des avantages compétitifs clés", affirme Jean-Charles Decaux.
"Lors de notre rencontre avec la société en juin, le management s'était montré confiant sur une amélioration de tendance au troisième trimestre, ce qui souligne le manque de visibilité dans le contexte économique actuel", ont souligné de leur côté les analystes chez CM-CIC Securities.