TOKYO (Reuters) - Les exportations japonaises ont progressé en janvier à leur rythme annuel le plus soutenu depuis fin 2013, un signe témoignant que la faiblesse du yen stimule ce moteur essentiel de la troisième économie mondiale et pourrait l'aider à sortir progressivement de récession.
Les exportations, en hausse pour le cinquième mois d'affilée, affichent une progression de 17% sur un an, soutenues notamment par les livraisons de voitures aux Etats-Unis et les composants électroniques en Asie, selon les données publiées jeudi par le ministère japonais des Finances.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une progression de 11,9%.
Cette statistique devrait être bien accueillie par les responsables politiques, qui espèrent que les exportations vont continuer à compenser la faiblesse persistante de la consommation des ménages, et que le recul des cours du pétrole va inciter les entreprises à relever les salaires et l'investissement, créant ainsi un cercle vertueux de croissance.
L'économie nipponne sortant de récession, la croissance plus forte que prévu des exportations pourrait servir d'argument à la Banque du Japon (BoJ) pour s'abstenir de tout nouvel assouplissement monétaire.
Le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, a estimé mercredi qu'il n'était pas nécessaire d'assouplir encore la politique monétaire dans l'immédiat compte tenu d'une inflation s'acheminant vers son objectif de 2% en dépit de la pression momentanée exercée par la chute des prix pétroliers.
La hausse annuelle de 11,2% du volume des exportations suggère que les exportateurs japonais, qui ont engrangé des bénéfices importants en raison de la faiblesse du yen, abaissent désormais leurs tarifs pour stimuler leurs ventes, juge Takeshi Minami, économiste au Norinchukin Research Institute.
Les exportations vers les Etats-Unis ont progressé de 16,5% en janvier sur un an, et celles vers l'Asie, qui représentent plus de la moitié du total, ont grimpé de 22,7%, tirées par une hausse de la demande avant le Nouvel An chinois.
(Tetsushi Kajimoto et Mari Saito, Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)