Une coalition du patronat et des syndicats de la filière automobile américaine a accusé mardi Pékin de vouloir la saper par un effort de subventions à ce secteur en Chine.
L'Alliance pour l'industrie manufacturière américaine (AAM), un lobby de Washington, a lancé une campagne de presse pour dénoncer ces subventions qui selon ses calculs ont déjà supprimé 400.000 emplois dans cette filière aux Etats-Unis (depuis la sidérurgie jusqu'aux constructeurs en passant par les équipementiers) et en menace 1,6 million d'autres.
"Il est essentiel que l'Etat fédéral agisse pour contester ces entorses avant qu'elles ne sapent complètement la reprise de l'emploi en cours", a affirmé le directeur exécutif de l'AAM, Scott Paul, dans un communiqué.
L'AAM a publié trois rapports mettant en évidence ce qu'elle considère comme des infractions aux règlements de l'Organisation mondiale du commerce, et qui restent impunies. Elle accuse la Chine d'avoir versé 27,5 milliards de dollars de subventions à cette industrie depuis son adhésion en 2001, et d'en avoir prévu 10,9 milliards supplémentaires sur la décennie à venir.
L'un des auteurs de l'étude, l'économiste Usha Haley, a relevé que les exportations de pièces automobiles de la Chine vers les Etats-Unis avaient été multipliées par huit entre 2000 et 2010, et qu'elles représentaient aujourd'hui le triple de celles vers le Japon.
Le cabinet d'avocats spécialisé dans le commerce international Stewart and Stewart, cité dans un des rapports, a expliqué le phénomène par "des subventions gouvernementales généreuses, des exigences de performance pour les investisseurs étrangers, des transferts de technologies, des discriminations pour les produits importés, des restrictions sur les exportations de matières premières, et un soutien prioritaire aux exportations de véhicules et pièces automobiles".