La Bourse de Paris a terminé jeudi en légère baisse (-0,49%), après l'annonce d'un nouveau séisme au Japon, alors que le marché a peu réagi au relèvement du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) largement anticipé.
L'indice CAC 40, qui avait regagné du terrain après la décision de la BCE, a finalement terminé dans le rouge, cédant 19,86 points à 4.028,30 points dans un volume de 3,368 milliards d'euros.
Même tendance sur les autres grandes places européennes, Francfort a cédé 0,50%, Londres 0,56% et l'Eurostoxx 50 0,26%.
"L'annonce d'un nouveau séisme au Japon a pesé sur la fin de la séance. Les informations sont très confuses et cela a perturbé les opérateurs", a indiqué Yves Marçais, vendeur d'actions au sein d'Assya Compagnie Financière.
Un nouveau séisme de magnitude 7,4 s'est produit à une quarantaine de kilomètres des côtes nord-est de l'archipel nippon.
Sur le front de la politique monétaire, "la décision de la Banque centrale européenne a vraiment été sans surprise et les propos de (son président) Jean-Claude Trichet n'ont pas levé les doutes concernant d'éventuelles prochaines hausses des taux", a estimé Frédéric Aubel, également vendeur d'actions au sein d'Assya Compagnie Financière.
"Au vu de son discours, on ne s'attend toutefois pas à un nouveau relèvement avant trois mois", a estimé pour sa part Harry Sebag, analyste chez Saxo Bank.
La BCE a relevé son principal taux directeur de 25 points de base à 1,25%, sa première hausse depuis juillet 2008 et continuera à surveiller "très étroitement" les risques inflationnistes "en hausse".
Les bonnes statistiques américaines n'ont pas réussi à redresser la tendance. Le nombre de nouveaux chômeurs inscrits continue de baisser et les ventes des chaînes de magasins sont ressorties meilleures que prévu.
Du côté des valeurs, les financières ont terminé en tête de l'indice alors que le Portugal, après des mois de tergiversations, a fini par accepter d'avoir recours à son tour à l'aide budgétaire européenne. Les modalités de mise en place de cette aide devraient être au coeur des discussions lors du sommet qui réunit les ministres des Finances européens vendredi et samedi à Budapest.
Crédit Agricole s'est adjugé 1,81% à 11,82 euros, suivi par BNP Paribas (+1,78% à 54,35 euros) et Société Générale (+0,93% à 47 euros).
Schneider Electric a souffert (-3,01% à 119,05 euros), affecté par des prises de bénéfices alors que le titre flirte avec ses plus hauts historiques (123 euros).
EADS a gagné 0,89% à 21,03 euros, bénéficiant du léger recul de l'euro face au dollar. Il a aussi été soutenu par la signature du contrat définitif pour le financement de l'A400M et par le fait qu'Airbus va avancer de six mois la mise en service de son moyen-courrier A320 NEO. Enfin, sa filiale Eurocopter a obtenu 550 millions d'euros pour développer le successeur de son appareil Dauphin, dans le cadre du grand emprunt lancé par le gouvernement français.
Hors CAC 40, Ingenico a pris 1,64% à 33,23 euros après avoir obtenu le premier agrément délivré en France par le Groupement des cartes bancaires à un fabricant pour permettre les paiements sans contact, par carte comme par téléphone portable.