La Bourse de Paris a su résister cette semaine aux avertissements des agences de notation sur plusieurs pays de la zone euro mais elle devrait désormais évoluer dans des marges étroites d'ici la fin de l'année, à quelques encablures des 4.000 points.
Le CAC 40 a renoué en clôture avec les 3.900 points mardi et a avancé de 0,26% à 3.867,35 points sur la semaine, malgré les turbulences.
Les agences de notation ont multiplié les menaces à l'encontre de l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, de la Grèce, avant de sévir vendredi matin en abaissant de cinq crans la note de l'Irlande.
Ces annonces qui faisaient plonger les bourses et les actions des banques, au plus fort de la crise grecque, n'ont pas vraiment ému les marchés.
Ces derniers se sont plutôt focalisés sur les indicateurs américains comme la production industrielle, les ventes de détail et l'indicateur de l'activité dans la région de Philadelphie, ressortis au-dessus des attentes.
En outre, "la décision européenne de mettre en place un mécanisme de secours permanent pour les pays en cas de crise, a évité une réaction négative du marché face aux dégradations de note", a indiqué Jean-Louis Mourier d'Aurel.
Réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, les dirigeants des pays européens ont jeté les bases d'un fonds de soutien permanent qui sera lancé mi-2013, une décision saluée même si des analystes regrettaient un manque de précisions.
"Les dirigeants européens n'ont pas réussi à se pencher sur la question de la solvabilité des dettes avant 2013", regrettait Carsten Brzeski, chez ING.
"Restructuration de la dette, création d'euro-obligations ou augmentation du mécanisme actuel de soutien ?", quelles seront les options retenues, s'interrogeait l'analyste, estimant que les 27 devraient "tôt ou tard" se retrouver pour aborder ces questions en suspens.
En attendant, le marché parisien risque de marcher au ralenti pendant les deux dernières semaines de l'année, sauf déclarations politiques inattendues, soulignait M. Mourier.
Fêtes de Noël obligent, la semaine sera écourtée avec Wall Street fermé le 24 décembre tandis qu'à Paris, la séance prendra fin à la mi-journée.
Quelques indicateurs devraient toutefois retenir l'attention dont jeudi le chiffre définitif de la confiance du consommateur américain pour décembre, un indicateur logiquement surveillé en fin d'année.
Mercredi, la dernière estimation de la croissance américaine au troisième trimestre ne devrait pas perturber les marchés, sauf mauvaise surprise.
Par ailleurs, l'heure sera à l'"habillage de portefeuilles", ces opérations de fin d'année pour embellir les états financiers en prenant en compte ou retardant la comptabilisation de certaines charges ou produits.
A cette occasion, certains investisseurs achètent "plus que de raison certains titres pour tirer leur cours vers le haut", relevait Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot AM.
Ces opérations favorisent bien souvent la progression des marchés en fin d'année et pourraient permettre au CAC 40 de renouer avec les 4.000 points ou du moins, de revenir à l'équilibre depuis le début de l'année.