L'Organisation mondiale du commerce a revu vendredi à la hausse ses prévisions pour le commerce mondial en 2010, qui devrait progresser de 10% ou plus.
"Notre prévision pour le commerce mondial cette année est de +10% en volume, après -12% en 2009", a déclaré à la presse le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, qui présentait à l'Exposition universelle de Shanghai le rapport annuel de l'organisation.
En mars, l'OMC, qui est basée à Genève, tablait sur une croissance de 9,5%. Selon l'organisation, en 2009, la chute avait été sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale en raison de la crise et d'une forte contraction de la demande mondiale.
"La croissance du commerce fait un rapide retour, surtout grâce au dynamisme continu de la Chine et d'autres pays", a également indiqué M. Lamy dans un deuxième discours prononcé à l'Institut pour le commerce international de Shanghai.
Il a ainsi estimé que, sauf mauvaises surprises, cette "dernière estimation (+10%) pourrait même s'avérer être trop minorée".
Dans son rapport, l'OMC exhorte les Etats à renforcer leur coopération dans le domaine du commerce international des ressources naturelles, faute de quoi de nouvelles tensions pourraient poindre.
"Je pense non seulement qu'il est possible de trouver, dans les négociations, des compromis mutuellement avantageux englobant le commerce des ressources naturelles, mais aussi que le fait de ne pas traiter ces questions serait une source de tension croissante dans les relations commerciales internationales", relève M. Lamy, dans le rapport.
En 2008, le commerce des ressources naturelles représentait 3.700 milliards de dollars (2.859 milliards d'euros), soit environ 24% du commerce mondial des marchandises. Cette valeur a été multipliée par plus de six entre 1998 et 2008.
La Russie est le premier pays exportateur de ressources naturelles, avec une part de marché de 9,1% en 2008, dopée par la forte hausse des prix des carburants. L'Arabie Saoudite arrive en deuxième position (7,6%).
Du côté des importateurs, les Etats-Unis arrivent en tête du classement, en achetant 15,2% des ressources naturelles échangées en 2008. Le Japon les suit (9,1%), puis la Chine (8,6%).
Mais face au caractère épuisable de certaines matières premières, les pays riches en ressources naturelles limitent bien souvent les exportations par des taxes et des restrictions quantitatives à l'exportation, note l'OMC.
Ces taxes à l'exportation concernent ainsi 11% du commerce des ressources naturelles, contre 5% du commerce des autres marchandises, selon le rapport.
Ces mesures ont des effets préjudiciables sur les autres pays en influant sur les prix mondiaux et en affectant les profits entre importateurs et exportateurs, regrette l'OMC, qui recommande de prendre des mesures permettant de favoriser la conservation de ces matières premières.
M. Lamy indique que sa "conclusion, qui ne surprendra personne, est que nous améliorerions grandement nos chances d’engager une action positive dans ce domaine si nous parvenions à conclure rapidement le cycle de Doha".
Le cycle de Doha, entamé au Qatar en 2001, doit mener à une plus grande libéralisation du commerce international en baissant les droits de douane de milliers de produits. Les échéances fixées pour conclure les pourparlers ont depuis été manquées à plusieurs reprises.