Le coût des catastrophes d'origine humaine ou naturelle a été multiplié par trois en 2010 et le nombre de tués a fortement augmenté, notamment en raison de nombreux séismes, qui vont encore alourdir le bilan en 2011, a annoncé mardi Swiss Re.
Le total des dommages a atteint l'année dernière 218 milliards de dollars (154,4 milliards d'euros), contre 68 milliards en 2009, a précisé le deuxième réassureur mondial dans un communiqué.
Sur le total des coûts de l'année dernière, les assureurs ont dû régler 43 milliards de dollars, soit une hausse supérieure à 60%.
Selon l'étude annuelle "Sigma" de Swiss Re, les désastres ont provoqué en 2010 la mort de 304.000 personnes, le chiffre le plus élevé depuis 1976. Le nombre de tués a par ailleurs fortement augmenté par rapport à 2009 où 15.000 avaient trouvé la mort à la suite de catastrophes.
Les tremblements de terre ont provoqué l'année dernière la majorité des décès. Le séisme qui a ravagé Haïti en janvier 2010 a été le plus meurtrier avec plus de 222.000 personnes tuées.
Mais des phénomène climatiques extrêmes ont également alourdi le bilan. La vague de chaleur qui a touché la Russie en juin dernier a ainsi provoqué la mort de 55.630 personnes.
Concernant les coûts, le séisme qui a frappé le Chili en février 2010 a été l'événement le plus cher de l'année pour les assureurs avec 8 milliards de dollars, suivi du tremblement de terre en Nouvelle-Zélande en septembre qui a provoqué des dégâts assurés de 4,5 milliards.
Mais cumulés sur l'exercice écoulé, les nombreuses tempêtes (63) ont provoqué des dégâts pour 20,1 milliards de dollars, tandis que les 13 séismes ont coûté 12,9 milliards aux assureurs.
"Même si l'activité sismique mondiale ne montre pas d'augmentation à long terme, les décès et les dégâts provoqués par les séismes sont en hausse", a estimé Balz Grollimund, l'un des auteurs de l'étude.
Swiss Re estime ainsi que "2010 a vu se produire quelques uns des séismes les plus terribles de l'histoire".
La croissance de la population, notamment dans des zones urbaines situées dans des zones sismiques, est notamment à l'origine de cette tendance, a expliqué M. Grollimund.
Les catastrophes qui ont sévi l'année dernière démontrent la nécessite "d'améliorer la gestion et la prévention des crises", a souligné Thomas Hess, économiste de Swiss Re.
Les pays émergents sont très peu couverts par les assurances, a déploré l'expert, soulignant cependant que la prospérité croissante dans ces pays devrait améliorer la situation.
En 2011, les séismes devraient encore alourdir la facture. Le tremblement de terre ayant frappé en février Christchurch (Nouvelle-Zélande) pourrait coûter entre 6 et 12 milliards de dollars.
Les dégâts provoqués par le séisme et le tsunami qui ont frappé le le 11 mars le nord-est du Japon et endommagé la centrale nucléaire de Fukushima devraient provoquer des "coûts d'assurance élevés", a précisé Swiss Re sans les chiffrer. Le groupe suisse a estimé ses propres coûts à 1,2 milliard de dollars.
La société américaine Eqecat, spécialisée dans la modélisation du risque, a estimé les coûts de cette catastrophe jusqu'à 25 milliards de dollars.
Cette annonce a fait reculer les valeurs du secteur. A la Bourse suisse, Swiss Re perdait 1,84% à 50,55 francs suisses, sur un marché en baisse de 0,25% à 09H30 GMT. A la Bourse de Francfort, Munich Re, moins touché, cédait 0,41% à 108,50 euros sur un marché en baisse de 0,76%.