Par Peter Nurse
Investing.com - Le dollar américain a atteint son plus haut niveau depuis deux décennies dans les premiers échanges européens vendredi, tandis que l'euro est tombé à son plus bas niveau depuis 2002 après que la Russie a interrompu la fourniture de gaz à l'Europe, faisant craindre des pénuries d'énergie à l'approche de l'hiver.
À 03h20 ET (07h20 GMT), l'indice du dollar Dollar Index, qui suit le billet vert par rapport à un panier de six autres devises, s'échangeait à 110,020, en hausse de 0,5%, après avoir atteint plus tôt 110,255, son plus haut niveau en 20 ans.
Le dollar a été recherché ces derniers temps en raison des attentes selon lesquelles la Federal Reserve poursuivra son resserrement monétaire agressif, en particulier après la publication de données meilleures que prévu sur les emplois non agricoles vendredi.
Les marchés à terme ont évalué à plus de 50 % la probabilité que la Fed procède à une hausse de 75 points de base lors de sa réunion de septembre.
Toutefois, le principal moteur des mouvements d'aujourd'hui a été la faiblesse de l'euro, qui représente plus de 50 % de la valeur de l'indice dollar.
L'indice EUR/USD a chuté de plus de 0,5 % à 0,9897, passant sous la barre des 0,99 pour la première fois depuis 2002, après que la Russie ait décidé d'interrompre indéfiniment l'approvisionnement en gaz de l'Europe par son principal gazoduc, suscitant des craintes de rationnement énergétique lorsque les températures commenceront à baisser sur le continent.
Le géant russe de l'énergie Gazprom a annoncé son intention de fermer le gazoduc Nord Stream vers l'Allemagne immédiatement après la clôture des échanges de gaz naturel en Europe vendredi, et quelques heures après que les ministres des finances du G-7 se soient mis d'accord sur la nécessité d'imposer un plafonnement des prix des exportations de pétrole russe.
La Banque centrale européenne se réunit dans le courant de la semaine et l'on s'attend à ce qu'elle relève ses taux d'intérêt, étant donné que l'inflation se rapproche rapidement d'un taux à deux chiffres dans la zone euro et que les responsables politiques craignent que les prix élevés ne s'installent durablement.
Cela dit, une forte hausse semble être largement intégrée dans le prix de l'euro, et on peut se demander jusqu'où la banque centrale peut aller avec sa politique de resserrement si une crise énergétique perturbe gravement la croissance économique dans la région.
Le GBP/USD a reculé de 0,3 % à 1,1474, également pénalisé par la hausse des coûts énergétiques. En outre, Liz Truss, l'actuelle ministre des affaires étrangères, devrait être nommée Premier ministre plus tard dans la journée de lundi.
Elle héritera d'une boîte de réception pleine, le pays étant confronté à une crise du coût de la vie, à des troubles industriels et à une récession prolongée.
Ailleurs, USD/CNY a augmenté de 0,5% à 6,9355, son niveau le plus faible depuis plus de deux ans, malgré les données de Caixin montrant plus tôt lundi que le secteur des services du pays a connu une croissance plus importante que prévu en août.
Le rythme de croissance du secteur a légèrement ralenti par rapport à juillet et fait suite à des données montrant que le secteur manufacturier de la Chine s'est contracté en août, dans un contexte de pression croissante due aux fermetures COVID-19 et à une pénurie d'énergie.
USD/JPY a augmenté de 0,2% à 140,45, restant au-dessus de la zone clé de 140, après des données montrant que le secteur des services japonais s'est contracté pour un deuxième mois consécutif en août.