Investing.com - Le dollar américain a légèrement baissé dans les premiers échanges européens lundi, mais est resté élevé dans l'incertitude sur les réductions de taux de la Réserve fédérale et avec les tensions accrues au Moyen-Orient qui diminuent l'appétit pour le risque.
A 04:00 ET (09:00 GMT), l'indice du dollar, qui suit le billet vert contre un panier de six autres devises, s'est négocié 0,1% plus bas à 105,710, près de ses plus hauts niveaux depuis début novembre, après avoir grimpé de 1,7% la semaine dernière, son plus grand gain hebdomadaire depuis septembre 2022.
Le dollar stimulé par la demande de valeurs refuges
Le dollar a fait l'objet de quelques prises de bénéfices lundi, mais reste très demandé après que l'attaque iranienne contre Israël au cours du week-end a augmenté la demande de valeurs refuges, sur fond de craintes d'un conflit régional plus large s'ajoutant à la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
"Avec les alliés occidentaux exhortant à la retenue, le marché prend la position que le gouvernement Netanyahu évitera les réponses plus agressives et escalatoires d'une attaque directe sur les installations militaires ou nucléaires iraniennes", ont déclaré les analystes d'ING (AS:INGA), dans une note.
"Pourtant, il est trop tôt pour conclure que les tensions au Moyen-Orient ont trouvé une sorte de nouvel équilibre, et nous pensons que la volatilité implicite des devises restera plus élevée pendant un certain temps", a ajouté ING. "L'épisode rappelle également que le dollar est la meilleure monnaie refuge à l'heure actuelle, car il offre des liquidités, des rendements élevés et une protection contre l'indépendance énergétique des États-Unis.
La Fed va-t-elle encore retarder ses réductions de taux ?
Le billet vert a également bénéficié la semaine dernière de la publication d'une publication de l'IPC plus élevée que prévu, qui a fait naître les attentes selon lesquelles la Fed devra laisser les taux d'intérêt aux niveaux actuels plus longtemps pour éviter une éventuelle résurgence de l'inflation.
Les investisseurs anticipent actuellement une baisse des taux d’intérêt de seulement 50 points de base en 2024, soit une forte baisse par rapport aux 150 points de base prévus au début de l’année.
Les données des ventes au détail pour mars sont attendues plus tard dans la séance, avec un chiffre mensuel en hausse de 0,4%, soit un ralentissement de la croissance par rapport aux 0,6% observés le mois précédent.
"Après les données élevées de l'inflation américaine de la semaine dernière, il est douteux qu'une quelconque faiblesse dans les données des ventes au détail aujourd'hui puisse faire bouger l'aiguille sur les attentes de la Fed cette année," a ajouté ING.
L'euro rebondit sur son plus bas niveau depuis cinq mois
En Europe, l'EUR/USD a augmenté de 0,2 % à 1,0659, mais n'est pas loin du plus bas de cinq mois de 1,0622 atteint vendredi.
Les commentaires pessimistes d'un certain nombre de responsables de la Banque centrale européenne ont laissé entrevoir une baisse des taux en juin, probablement avant que la Fed n'entame son cycle de réduction des taux.
L'inflation dans la zone euro se situe actuellement juste au-dessus de l'objectif à moyen terme de 2,0 % de la BCE, mais dans le bloc est très faible, considérablement en dessous des niveaux observés de l'autre côté de l'Atlantique.
Les données publiées lundi ont montré que la production industrielle de la zone euro a augmenté de 0,8 % en février, ce qui représente tout de même une baisse annuelle de 6,4 %.
La GBP/USD a augmenté de 0,3 % à 1,2487, la livre sterling se redressant légèrement après avoir enregistré la semaine dernière sa plus forte baisse hebdomadaire en pourcentage depuis la mi-juillet.
Cette semaine, les données sur le chômage au Royaume-Uni seront publiées mardi et les derniers prix à la consommation le lendemain.
"Étant donné que les prix du marché pour une réduction des taux de la BoE en juin ne sont que de 31 %, à l'inverse, toute surprise à la baisse sur les salaires ou les données des services pourrait frapper la livre sterling de plein fouet", a déclaré ING.
Le yen tombe à son plus bas niveau depuis 34 ans
L'USD/JPY a augmenté de 0,3 % à 153,81, juste en dessous du plus haut de 34 ans observé plus tôt dans la séance.
Cette faiblesse du yen incite les traders à se méfier de toute intervention potentielle du gouvernement japonais sur les marchés des changes, à la suite des avertissements répétés des responsables gouvernementaux ces dernières semaines.
Le USD/CNY a légèrement augmenté à 7,2386, faisant largement du surplace après que la Banque populaire a maintenu les taux des prêts à moyen terme inchangés.
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