Le ministre de la Défense Hervé Morin justifie par un "simple souci de bonne gestion" sa décision de geler des commandes pour environ 300 millions d'euros passées aux groupes Thales et Safran dont il souhaite le rapprochement, dans un entretien à Libération de jeudi.
Les 300 millions gelés correspondent "à tous les contrats que nous leur passons qui n'ont ni un impact opérationnel pour les armées ni un impact sur l'export", explique le ministre qui assure que "nous n'avons pas voulu mettre en péril les commandes stratégiques".
"J'ai un simple souci de bonne gestion", fait-il valoir. "Dans une période de raréfaction des deniers publics, j'ai la mission de ne pas continuer à financer des bureaux d'études redondants."
Alors que les discussions entre les deux groupes de défense, dont l'Etat est actionnaire, sont closes depuis mai, Hervé Morin redit son souhait de voir "constituer un grand groupe d'avionique européen capable de rivaliser avec son équivalent américain".
Le ministre de la Défense évoque également l'idée "de faire un pôle unique de missiles en Europe", où "pour l'heure, ces activités sont disséminées entre EADS, Thales, Safran..." "J'ai commencé à en parler avec mes homologues allemand et britannique", précise-t-il.