Le moral des ménages français s'est amélioré en septembre, l'indicateur qui le mesure ayant gagné trois points par rapport au mois de juillet où il s'était stabilisé après plusieurs mois de baisse, mais les économistes restent prudents quant à la reprise de la consommation.
L'indicateur qui résume l'opinion des ménages sur la situation économique avait chuté de janvier à juin, pour s'établir à -39, et s'était stabilisé en très légère hausse en juillet (-38). Il a progressé davantage en septembre à -35 points, a annoncé l'Insee mercredi.
L'Insee n'avait pas publié d'indicateur en août mais indique mercredi que le moral des ménages s'est légèrement amélioré sur ce mois, gagnant un point par rapport à juillet.
Toutes les composantes de l'indicateur progressent, "fait suffisamment rare pour être souligné", selon Alexander Law, chef économiste au cabinet Xerfi.
Mais tous les indicateurs étant encore loin de leur moyenne de long-terme, la situation reste "extrêmement fragile", prévient l'économiste, qui juge que ce regain d'optimisme pourrait être "douché" dans la prochaine enquête par l'annonce la semaine dernière d'une nouvelle hausse du chômage.
En septembre, l'opinion des ménages sur le niveau de vie passé et futur en France progresse nettement (+4 points par rapport à juillet), et ceux-ci sont plus nombreux (+4 points) à juger opportun de faire des achats importants.
Les Français sont aussi légèrement moins inquiets concernant leur situation financière personnelle passée et future (+1 point).
L'économiste de Xerfi juge cette enquête "un peu plus rassurante que les précédentes en ce qui concerne les perspectives de consommation pour la fin de l'année, après un semestre particulièrement chahuté à ce niveau".
"Nous estimons toutefois que les ménages vont rester prudents en magasins tant que le chômage n'a pas amorcé une décrue significative", souligne-t-il.
La stabilisation des chiffres du chômage ces derniers mois "a dopé la confiance des consommateurs et devrait les amener à dépenser davantage pendant les mois à venir", même si la hausse attendue des prix de l'alimentation pourrait limiter la tendance, estime pour sa part Mathilde Lemoine, économiste chez HSBC.
Les ménages jugent que leur capacité à épargner dans les mois à venir s'améliore (+2 points) et sont aussi plus enclins à mettre de l'argent de côté qu'en juillet (+4 points).
Par ailleurs, les craintes des ménages concernant le chômage sont "en forte baisse" au mois de septembre et ils sont nettement moins nombreux qu'en juillet à anticiper une augmentation du chômage, note l'Insee. "Après s'être maintenu à un niveau très élevé depuis octobre 2009, ce solde d'opinion a ainsi chuté de 24 points en deux mois", note l'institut.
Enfin, les ménages estiment que l'inflation passée a progressé (+4 points) mais leurs anticipations en matière de hausse des prix restent quasi-stables (-1 point).