Investing.com – L’EUR/USD a été lourdement affecté par la « hausse de taux dovish » de la BCE la semaine dernière, la banque centrale ayant remonté son taux directeur tout en signalant que ce resserrement sera sans doute le dernier.
Or, cela a amené plusieurs banques à émettre un message de prudence vis-à-vis de l’Euro Dollar ces derniers jours.
Les économistes de Commerzbank (ETR:CBKG) ont par exemple souligné que « fondamentalement, la BCE a délivré exactement ce qui était largement attendu pour les réunions de septembre des banques centrales : un signal assez clair de la fin des hausses de taux ».
Mais elle a aussi prévenu en ce qui concerne les réunions d’autres banques centrales prévues cette semaine que si elles « envoient un signal moins clair indiquant que la fin des hausses de taux est imminente pour elles aussi, l'euro pourrait à nouveau subir une forte pression à la dépréciation ».
Or, les analystes ont relevé que « cela constituerait un problème pour la BCE, car un euro nettement plus faible risque également d'accroître les pressions à la hausse sur l'inflation, ce qui ne manquerait pas d'inquiéter les banquiers centraux de la BCE, compte tenu de l'incertitude persistante quant à l'évolution future des taux d'inflation ».
De leur côté, les analystes de la Société Générale (EPA:SOGN) ont qualifié que « mélange toxique pour l'euro » le fait que la BCE ait revu à la baisse ses prévisions de croissance et à la hausse ses prévisions d'inflation
« En théorie, une croissance inférieure à la tendance devrait augurer d'un retour de l'inflation à 2 %, mais ce n'est pas ainsi que la BCE voit les choses » ont noté les analystes, précisant que « la flambée des prix du pétrole et la rigidité de la croissance des salaires ont entraîné une révision à la hausse de l'inflation de 0,5 point de pourcentage au cours de la période de prévision.
Ils en ont conclu que « pour l'EUR/USD, la voie semble toute tracée pour une convergence vers 1,05 si la Fed maintient sa politique hawkish la semaine prochaine ».
Dans une note plus technique, les analyste d’UOB ont souligné que « les actions des prix suggèrent que l'euro a repris sa récente faiblesse », tout en précisant qu’ « il reste à voir s'il y a suffisamment d'élan pour faire baisser l'euro jusqu'à son plus bas niveau de mars, proche de 1,0515 ».
Ils ont par aileurs prévenu qu’ « afin de maintenir l'élan, l'euro doit rester en dessous de 1,0730, le niveau actuel de forte résistance ».
Enfin, les analystes de Scotiabank ont fait remarquer que « les gains mineurs depuis la zone basse de 1,06 ne se sont pas développés trop loin mais le support émergeant très, très près du plus bas de la fin mai mérite une certaine attention, même si les signaux de tendance plus larges semblent assez négatifs pour l'euro en ce moment ».
Ils ont précisé que l’EUR/USD « a vraiment besoin de regagner 1,07+ pour montrer quelques signes de force technique à court terme », prévenant par ailleurs qu’ « une faiblesse en dessous du support de retracement à 1,0610 indiquerait que les pertes s'étendent jusqu'à 1,04 ».