Les jeux Olympiques de 2012 à Londres n'échapperont pas à la rigueur budgétaire, a averti à l'AFP le secrétaire d'Etat aux JO, Hugh Robertson, sans exclure un nouveau tour de vis après de premières économies déjà absorbées au printemps.
Quand il était sur les bancs de l'opposition, le conservateur Hugh Robertson avait fait croisade contre l'explosion du budget olympique: entre le dossier de candidature qui l'avait emporté sur Paris en 2005 et maintenant, le coût prévu des Jeux londoniens a presque quadruplé, passant de 2,4 milliards de livres (2,9 milliards d'euros) à 9,3 milliards de livres (11 milliards d'euros).
Devenu secrétaire d'Etat aux Sports et aux JO, après la victoire des conservateurs aux législatives de mai, M. Robertson a quelque peu policé ses critiques, le pragmatisme du pouvoir obligeant. "Sans aucun doute, le budget de notre dossier de candidature n'a pas été terriblement bien pensé", dit-il dans un euphémisme tout anglais.
Mais il n'en a pas pour autant abandonné le combat. "Les JO se déroulent avec en arrière-plan le plus important déficit budgétaire jamais connu en temps de paix. On peut donc avancer que les JO doivent fournir leur part d'efforts dans le remboursement de la dette nationale".
Installé à Downing Street en promettant d'assainir les finances publiques, le nouveau gouvernement a mis en place un sévère programme d'austérité destiné à résorber la quasi-totalité du déficit budgétaire (actuellement de 10,1% du produit intérieur brut).
A la chasse aux économies, les JO ont été rattrapés. A peine arrivé, le nouveau pouvoir a obtenu une réduction de 27 millions de livres (32 millions d'euros) du budget annuel. Mais les coupes n'avaient pas attendu la venue du Premier ministre David Cameron: sur le trimestre clos fin juin, plus de 100 millions ont été économisés, et environ 700 millions depuis novembre 2007.
Un nouveau tour de vis budgétaire n'est cependant pas à exclure, avertit M. Robertson. Une "révision détaillée des dépenses" rendra ses conclusions le 20 octobre et d'ici là, le ministre se refuse à être plus précis. "Je ne sais pas où cela va atterrir", dit-il, avant de cependant avertir: "Il y a des domaines où on pourrait soit faire moins soit rien du tout. C'est une décision que le gouvernement est tout à fait disposé à prendre mais, bien entendu, nous devons le faire en collaboration avec le comité organisateur et le CIO" (Comité international olympique).
Le ministre assure cependant être "très prudent afin de ne rien faire qui puisse mettre en péril" les Jeux. Les 27 millions d'économies récemment absorbées n'auront ainsi pas d'impact, promet-il. "Vous ne les remarquerez pas" car elles ont été obtenues grâce à des "passations de marché plus efficaces, des économies sur les sites temporaires et sur les spécifications du centre des médias électroniques".
Mais les éventuelles nouvelles économies pourraient, elles, se faire ressentir, reconnaît à mi-mots le ministre. "Bien entendu, si nous devons avoir de nouvelles réductions en temps utile, cela dépend alors réellement du montant et comment nous les gérons". "C'est un équilibre", lâche-t-il.
Quand Londres avait obtenu les JO en 2005, rares étaient ceux qui prédisaient la sévère récession qui allait frapper le monde quelques années plus tard. Mais Hugh Robertson n'a pas la victoire amère. "Ce serait très facile de dire qu'il ne faudrait pas que ça survienne maintenant mais, en fait, cela a dopé l'économie de manière considérable, car si vous vous reposez sur un programme de construction massif, ça maintient les sociétés de construction en activité et vous n'avez pas besoin de licencier".