Le taux du Livret A devrait théoriquement être ramené à 0,25% le 1er août, contre 1,75% actuellement, au vu des derniers chiffres de l'inflation publiés jeudi, mais le gouvernement pourrait de nouveau intervenir pour limiter sa baisse et ménager les épargnants.
Le taux du Livret A résulte d'une moyenne entre l'inflation et les taux d'intérêt interbancaires (Eonia et Euribor, taux auxquels les banques se prêtent de l'argent). Or, ces deux indicateurs sont fortement orientés à la baisse. Les prix à la consommation en France ont ainsi reculé de 0,5% sur un an pour le deuxième mois consécutif en juin, selon les données publiées jeudi par l'Insee.
Si la formule d'ajustement automatique du taux du Livret A, instaurée en 2003 pour dépolitiser ce sujet très sensible, s'applique, le taux descendra à son plus bas historique, soit 0,25%, selon les calculs de l'AFP.
Toutefois, le gouvernement a déjà dérogé trois fois à la formule depuis janvier 2008 pour ne pas pénaliser les épargnants (si le taux est trop bas) ou le financement du logement social (si le taux est trop haut).
La procédure veut que le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, transmette un avis et une proposition de taux au ministre de l'Economie, dans les quatre jours ouvrés à compter du 15 juillet.
M. Noyer a indiqué en juin qu'il tiendrait compte, dans sa recommandation, de "l'aspect psychologique, qui peut jouer dans des niveaux de taux nominaux extrêmement bas".
De 4% en août 2008, le taux du Livret A est tombé à 2,5% en février, puis 1,75% en avril, ce qui a conduit à un net ralentissement de la collecte et même à une collecte négative en mai (retraits supérieurs aux dépôts).