Les prix des logements anciens devraient continuer à baisser jusqu'à fin 2009, alors que les transactions ne cessent de chuter, mais les promoteurs tablent sur un réveil du marché du neuf grâce aux dispositions fiscales en faveur des investisseurs.
"Si on peut parler d'un printemps du neuf, on est toujours en hiver pour l'ancien car on n'observe pas de reprise significative en terme de volume", écrivent les Notaires de France dans leur "note de conjoncture immobilière" de juillet publiée mardi.
Pour les notaires "la reprise des transactions matérialisée par l'augmentation du nombre de promesses de vente depuis deux mois" permet seulement "d'envisager un volume d'environ 500.000 en 2009, soit un chiffre proche de celui de 1992, au pire moment de la précédente crise immobilière, contre 670.000 en 2008", soit une baisse de 18%.
Le président de la Fnaim (Fédération nationale de l'immobilier) René Pallincourt a fait état pour sa part d'une baisse "de 30%" des transactions entre septembre 2008 et juillet 2009.
Cette atonie du marché à des conséquences sur les prix qui diminuent même si si cela paraît insuffisant pour les éventuels acheteurs.
Sur un an (juillet 2008 à juin 2009), par rapport aux 12 mois précédents, la baisse est de 7,3% (-8% pour les appartements, -7,0% pour les maisons) malgré un léger rebond au deuxième trimestre 2009 (+3,9% par rapport au premier trimestre) selon la Fnaim.
"La hausse des prix observée à court terme n'est pas de nature à remettre en cause l'orientation du marché à la baisse", affirme M. Pallincourt qui envisage pour l'ensemble de l'année 2009 un baisse des prix de 8,1% par rapport à 2008.
Cette baisse des prix dans l'ancien intervient toutefois après de fortes hausses (+14% en 2003, +15,5% en 2004, +10,9% en 2005, +7,2% en 2006 et +3,6% en 2007).
La Fnaim affirme que "le spectre d'une crise structurelle plus profonde ne peut pas être écarté si le rebond de l'activité n'a pas lieu dans les prochains mois".
Cette crise a de graves conséquences sur l'emploi. Le président de la Fnaim a révélé que 407 agences sur les 11.000 membres de son réseau avaient fermé leurs portes en 2008 et que 365 autres avaient été mise en redressement ou en liquidation judiciaire au cours du premier semestre 2009.
"Il y a un rique d'accélération de fermetures des agences", a prévénu M. Pallincourt.
Aussi la Fnaim demande au gouvernement de prendre deux mesures: "une éxonération ou même une réduction des droits du mutation" et un "doublement du prêt à taux zéro dans l'ancien".
Ces mesures prendraient la place des crédits d'impôt pour les achats dans le neuf qui coûtent 1,8 milliard d'euros par an à l'Etat, selon la Fnaim.
Le dispositif fiscal mis en place pour les investisseurs qui louent leurs logements fait en effet le bonheur des promoteurs privés.
Marc Pigeon, nouveau président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC), s'est réjouit, lors d'une rencontre avec la presse, que le nombre de logements neufs vendus en 2009 par les promoteurs devrait être similaire à celui de 2008 (79.000).
"Les ventes bénéficiant des dispositifs fiscaux représentant les deux tiers du total contre 50% auparavant", souligne M. Pigeon.
Mais cela n'empêchera pas l'ensemble des mises en chantier de logements neufs (30% de l'activité du bâtiment) de chuter de plus de 15% en 2009, pour tomber nettement sous les 320.000, contre 368.609 en 2008 et 437.086 en 2007, selon Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris X-Nanterre.