L'incertitude sur l'avenir du constructeur Porsche a de nouveau conduit mercredi à des échanges verbaux musclés, à huit jours d'une réunion cruciale des conseils de surveillance de Porsche et Volkswagen.
Le chef du gouvernement de l'Etat régional de Basse-Saxe (nord), Christian Wulff, "veut endommager Porsche afin que Volkswagen puisse nous racheter à bon compte. Il veut nous mettre dans une situation difficile et joue de cette manière avec les emplois", a accusé le syndicaliste Uwe Hück, proche de la direction de Porsche, dans l'édition en ligne de l'hebdomadaire Focus.
Par voie de communiqué, le porte-parole du gouvernement conservateur de Basse-Saxe a aussitôt rétorqué : "Uwe Hück a manifestement peur pour ses privilèges. Il est sinon impossible de comprendre sa polémique et ses affirmations erronées", a déclaré Olaf Glaeseker.
Le Land est grand actionnaire du premier constructeur européen Volkswagen et défend l'idée d'un groupe automobile intégré Porsche-VW. Le comité d'entreprise de Porsche, en revanche, bataille pour conserver l'indépendance du spécialiste des voitures sportives, qui s'est endetté à hauteur de quelque 9 milliards d'euros pour acquérir 51% de VW.
Acculé, Porsche a deux solutions : il a reçu une offre de l'émirat du Qatar, d'un montant de 7 milliards d'euros selon la presse, et une autre émanant de VW lui-même pour fusionner les deux entités via le rachat partiel de Porsche par sa propre filiale.
Depuis des mois, deux clans au sein de la famille s'opposent sur la solution à apporter aux difficultés du constructeur de bolides. Ils doivent s'unir avant une réunion jugée cruciale du conseil de surveillance de Porsche convoquée pour le 23 juillet.
Parallèlement, VW a annoncé mercredi une réunion de son conseil de surveillance à la même date et dans la même ville, soit le 23 juillet à Stuttgart (sud-ouest), mais sans plus de précisions sur l'ordre du jour de la réunion.
D'ici là, toutes les parties prenantes tentent de peser sur le choix final. Ainsi, mercredi, à l'occasion d'une assemblée générale des salariés de Porsche, le chef du comité d'entreprise Uwe Hück a annoncé le lancement d'une pétition des salariés de Porsche demandant aux familles Porsche et Piëch, propriétaires du constructeur, d'en garantir l'indépendance et soutenant l'arrivée d'un investisseur extérieur.
Les familles doivent tenir leur promesse que "Porsche n'est pas à vendre", selon le communiqué du comité d'entreprise, vertement opposé à un rachat de Porsche par VW.
A la Bourse de Francfort, Volkswagen progressait de 3,29% à 238,61 euros sur un indice Dax en hausse de 1,94% à 12H06 GMT. Sur le marché libre, Porsche perdait lui 2,73% à 48,49 euros.