Le conseil d'administration de l'opérateur boursier transatlantique NYSE Euronext a rejeté dimanche "à l'unanimité" l'offre d'achat déposée par les américains Nasdaq OMX Group et InterContinental Exchange (ICE), lui préférant celle de l'allemande Deutsche Börse.
L'union de NYSE Euronext/Deutsche Börse est cohérente avec la stratégie de long terme adoptée par le conseil d'administration de NYSE Euronext en 2009, une stratégie que le groupe réaffirme constamment et qui est appliquée avec succès, souligne NYSE Euronext dans un communiqué.
La fusion avec Deutsche Börse permettra à la nouvelle entité de se positionner afin de devenir le principal opérateur de marché mondial et de créer substantiellement davantage de valeur sur le long terme pour ses actionnaires, ajoute le communiqué.
NYSE Euronext et Deutsche Börse avaient annoncé le 15 février leur projet de fusion pour donner naissance à la première Bourse au monde, qui serait détenue à 60% par les actionnaires du groupe allemand et 40% par ceux de l'opérateur transatlantique.
"Cette fusion va créer une valeur considérable pour les actionnaires de nos deux organisations", avec des chances de croissance et de synergies, a commenté Deutsche Börse dimanche soir dans un communiqué. L'opérateur allemand mise sur "un bouclage de la transaction d'ici fin 2011".
Le 1er avril, Nasdaq OMX avait officialisé son alliance avec l'ICE, spécialiste des produits dérivés, pour renchérir sur NYSE Euronext. Leur offre à 11,3 milliards d'euros était supérieure de 19% à celle de Deutsche Börse.
Alors que le schéma retenu par le Nasdaq et son partenaire est un démantèlement du groupe transatlantique en cas de réussite de leur offre, Jan-Michiel Hessels, président de NYSE Euronext, a jugé dans le communiqué que ce serait "une erreur stratégique" et "clairement pas dans le meilleur intérêt de nos actionnaires".
En revanche, la fusion avec Deutsche Börse, créera de la "valeur irrésistible pour les actionnaires" et la nouvelle société fondée "changera fondamentalement l'activité mondiale boursière", a-t-il assuré.
Dans la proposition américaine de démantèlement, ICE, groupe basé à Atlanta (Sud) et spécialiste notamment des matières premières, des produits liés aux changes ou de ceux liés aux taux d'intérêt, souhaitait reprendre les activités de NYSE Euronext dans les marchés dérivés.
Pour sa part, Nasdaq OMX comptait s'attribuer les Bourses de New York, Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne, ainsi que l'activité américaine dans les options.
Le nouveau groupe formé autour du Nasdaq devait permettre de générer 740 millions de dollars de synergies en trois ans.
Un rapprochement entre le New York Stock Exchange et le Nasdaq risquait cependant de faire tiquer aux Etats-Unis en créant un monopole de la cotation d'actions.
Autre obstacle pour le Nasdaq et l'ICE: si NYSE Euronext devait faire le choix de Nasdaq, il devrait verser à Deutsche Börse 250 millions d'euros.
En Europe, Bruxelles a déjà annoncé qu'il serait très vigilant avant d'approuver une fusion NYSE Euronext-Deutsche Börse.
Insistant sur le fait que leur offre était "clairement supérieure", selon eux, pour les actionnaires du groupe transatlantique par rapport à celle de Deutsche Börse, Nasdaq OMX et l'ICE ont réaffirmé dimanche "leur intérêt pour l'acquisition" de NYSE Euronext.
Regrettant le fait que le conseil d'administration de NYSE Euronext refuse le moindre dialogue avec eux, les deux groupes américains affirment que "nombre des"inquiétudes suscitées par" leur offre "peuvent être levées par un audit d'acquisition".