La France "soutient" la candidature de l'Italien Mario Draghi à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE), pour succéder au Français Jean-Claude Trichet, a annoncé mardi à Rome le président français Nicolas Sarkozy.
"Nous soutenons la candidature de Mario Draghi" pour la présidence de la BCE, a affirmé M. Sarkozy, lors d'une conférence de presse conjointe avec le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, à Rome, à l'issue d'un sommet italo-français.
"La France sera très heureuse de soutenir un Italien à la présidence de la BCE en la personne de Mario Draghi que je connais bien. Nous ne le soutenons pas parce qu'il est italien, nous le soutenons parce que c'est un homme de qualité", a insisté M. Sarkozy.
"Mais il se trouve qu'en plus il est italien. Et ça sera un très bon signal à tous les Italiens qui pourraient douter de leur place et de leur rôle dans l'Europe", a ajouté le président français.
"J'ai été très heureux d'entendre le président Berlusconi dire que naturellement il soutiendrait la candidature d'un Français dans le cadre du directoire de la BCE", a déclaré en outre M. Sarkozy.
Cet appui de Paris à Mario Draghi intervient alors que Berlin, qui n'a plus de candidat pour la BCE depuis que le président de la Bundesbank Axel Weber a renoncé, semble de son côté se résigner à soutenir M. Draghi, ce qui devrait ouvrir la voie à la nomination du gouverneur de la Banque d'Italie.
L'influent et respecté ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, cacique du parti conservateur CDU d'Angela Merkel, "pense que M. Draghi est quelqu'un de très compétent", glissait-on la semaine dernière dans son entourage.
La chancelière allemande Angela Merkel a en revanche gardé le silence pour le moment sur ce sujet.
L'annonce de l'identité du successeur de M. Trichet, dont le mandat prend fin en octobre, devrait avoir lieu en juin lors d'un prochain sommet européen.
Professeur d'économie, directeur du Trésor italien de 1991 à 2001, Mario Draghi, qui a été nommé gouverneur de la Banque d'Italie fin 2005, a gagné une stature internationale durant la crise comme président du Conseil de stabilité financière (CSF).