L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit toujours un net recul de la demande mondiale de pétrole en 2009 (-2,9%) mais prédit un rebond en 2010 (+1,7%), porté par le retour attendu de l'activité économique, selon son rapport mensuel publié vendredi.
L'organisation internationale, qui représente les intérêts des pays industrialisés, estime que la consommation d'or noir va atteindre 83,8 millions de barils par jour (mbj) cette année, en baisse de 2,5 mbj par rapport à 2008.
La projection sur l'année (-2,9%) reste inchangée par rapport à juin en raison de données économiques "plus faibles que prévu" dans les pays de l'OCDE et "en dépit des plans de relance massifs" engagés dans le monde, écrit l'AIE.
"La demande d'essence en Amérique du Nord est nettement plus faible que ce nous avions prévu" et soulève des "inquiétudes sur le rythme de la reprise économique", explique le chef analyste de l'AIE, David Fyfe.
A l'inverse, selon le rapport, la demande de pétrole en Chine "dépasse les attentes" mais l'importance de ce pays sur la demande globale d'or noir ne doit pas être "surestimée", "du moins pour l'instant", est-il indiqué.
L'Agence se montre par ailleurs "sceptique" concernant un rebond de la demande au deuxième semestre 2009 qui a été, selon elle, "annoncé un peu partout".
Pour 2010, l'AIE prévoit un tableau "radicalement différent".
L'an prochain, la demande devrait rebondir de +1,7% pour s'établir à 85,2 mbj, en hausse de 1,4 mbj par rapport à 2009, au moment où la plupart des Etats devraient émerger du "plus profond ralentissement économique" en cinquante ans, selon le rapport.
"Ce fort rebond sera porté par des Etats non-membres de l'OCDE" et notamment la Chine dont la demande pourrait augmenter de 4,2% l'an prochain, selon l'Agence.
Dans la zone OCDE, qui rassemble les 30 pays les plus industrialisés, les Etats-Unis seront "le moteur" du regain de demande alors que la reprise en Europe et dans le Pacifique devrait être plus "lente", est-il indiqué.
La demande resterait toutefois "inférieure" aux niveaux atteints en 2008, prévient l'Agence, qui insiste sur la fragilité de ses prévisions.
"Si la croissance mondiale est plus proche de 1% que de 2% l'an prochain, notre prévision de demande pourrait baisser de 300.000 barils par jour", prévient M. Fyfe.
L'AIE fonde ses projections sur une croissance mondiale de +1,8% l'année prochaine et n'a pas pu prendre en compte la nouvelle projection du FMI publiée mercredi qui s'attend désormais à une croissance plus forte, à +2,5%.
Le redressement du prix du baril entamé il y a quatre mois a par ailleurs "calé" à la mi-juin, selon le rapport qui relève notamment que la perspective d'un pic de consommation d'essence lors de la saison des grands départs estivaux s'est "évanoui".
Le prix du baril reculait encore vendredi et s'apprêtait à finir la semaine sous les 60 dollars.
"Les prix du pétrole pourraient rester très volatils" dans les prochains mois en raison de l'incertitude économique, prédit David Fyfe.