Un "plan de bataille" pour faire face à l'afflux des inscriptions à Pôle emploi prévu à la rentrée a été présenté mardi par le gouvernement, qui souhaite réduire les délais d'indemnisation et améliorer l'accueil des chômeurs, notamment par le recours à des opérateurs privés.
Alors que 20.000 à 35.000 demandes d'indemnisation sont déposées chaque jour à Pôle Emploi, avec un stock moyen de 60.000 dossiers en attente, l'organisme issu de la fusion ANPE-Assédic prévoit d'arriver début septembre à "zéro dossier en instance", a expliqué M. Wauquiez à la presse mardi.
"En septembre, on risque d'avoir une vague importante" de dépôts de dossiers, a-t-il dit.
Le directeur général de Pôle Emploi, Christian Charpy, a estimé à 1,4 million le nombre d'offres d'emploi "satisfaites par Pôle emploi ou d'autres collaborateurs" depuis six mois, dont 200.000 en juin.
Selon lui, chaque conseiller a actuellement en moyenne la charge de 90 demandeurs d'emploi, loin des 60 promis lors de la fusion. Les syndicats évoquent pour leur part 150 dossiers.
Autre objectif "prioritaire", l'accueil et l'inscription des demandeurs d'emploi, avec notamment un accueil téléphonique (le 3949) "amélioré". Le taux de réponses des conseillers de Pôle Emploi, actuellement de 70%, devra ainsi passer à 80% au 1er septembre puis à 90% mi-octobre, a affirmé M. Wauquiez.
Pour cela, 500 personnes seront affectées à des plateformes téléphoniques régionales, renforcées par "une plateforme nationale de débordement".
En agence, "500 personnes supplémentaires" ont été embauchées "en contrats aidés", complétant les 1.840 personnes récemment recrutées et "actuellement en formation", a indiqué M. Charpy.
De même, le nombre d'agences mixtes, regroupant dans un même lieu les agents ex-ANPE et ex-Assedic, devra passer de 200 fin juillet (sur 950), à 80% fin septembre et 100% en décembre.
Par ailleurs, 16.500 agents ont été formés pour répondre aux questions d'indemnisation et de placement, sur les 20.000 qui doivent l'être d'ici fin 2009, a précisé M. Charpy.
Des formations jugées insuffisantes par les syndicats. "Les gens ne sont pas réellement formés", a indiqué à l'AFP Bernie Billey (CFDT).
Par ailleurs, Pôle Emploi avait annoncé dès mars qu'il allait faire appel à des opérateurs privés, notamment des agences d'intérim, pour le placement de 320.000 demandeurs d'emplois d'ici fin 2011.
"Ca reste encore marginal, comparé aux 2,5 millions de demandeurs d'emplois que Pôle emploi prend en charge", a souligné M. Charpy.
"Cela ne me semble pas un crime, parce que ces agences d'intérim disposent de personnels efficaces, compétents", s'est défendu mardi M. Wauquiez devant les députés, alors que la CFTC et le Mouvement national des chômeurs et précaires ont demandé des embauches massives à Pôle emploi.
"Le recours aux opérateurs privés, pourquoi pas? Mais de façon conjoncturelle, temporaire et pas de façon continue" a déclaré à l'AFP Gabrielle Simon, secrétaire générale adjointe de la CFTC.
D'ores et déjà, quelque 40.000 chômeurs sont suivis par des opérateurs privés.
Après un appel d'offre, Pole emploi doit faire savoir d'ici la semaine prochaine quels sont les cabinets retenus sur les 288 propositions enregistrées.
Une évaluation sur l'accompagnement des chômeurs par le privé, commandée à l'Ecole d'économie de Paris, est attendue pour septembre.