Le groupe informatique Apple, qui inquiète les investisseurs avec la nouvelle absence de son patron, les a ravis mardi avec la publication de résultats record au premier trimestre de son exercice décalé, avec un bond de 78% de son bénéfice net à 6 milliards de dollars.
Le PDG Steve Jobs, qui a pris lundi un congé maladie d'une durée indéterminée deux ans après une absence de six mois due à une greffe du foie, a salué dans un communiqué "un trimestre phénoménal, avec des ventes record (d'ordinateurs) Mac, d'iPhones et (de tablettes) iPad".
L'action, qui avait chuté de 2,25% en séance après l'annonce du congé de M. Jobs, rebondissait de 1,48% à 345,70 dollars dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Lors de la traditionnelle téléconférence avec des analystes financiers organisée en soirée, personne n'a posé de question sur la santé de M. Jobs, qui a déjà souffert d'un cancer du pancréas et subi une greffe de foie, ni sur les perspectives du groupe en son absence.
Mais le directeur d'exploitation Tim Cook, qui reprend un rôle de patron intérimaire, n'a pas manqué une occasion de rassurer les participants, alors que le groupe garde la plus grande discrétion sur ce qui motive la nouvelle absence de son patron.
"Apple travaille mieux que jamais", a assuré M. Cook. "Nous sommes tous très heureux des produits en préparation", a-t-il ajouté, assurant que "l'équipe (dirigeante du groupe) a une envergure sans pareil".
"Nous sommes très très confiants sur l'avenir de la société", a-t-il encore dit.
Les premières réactions à la publication de ces résultats lui donnaient raison, de nombreux commentateurs s'émerveillant que le groupe dépasse si nettement les prévisions les plus optimistes.
Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice du trimestre revient à 6,43 dollars, alors que les analystes n'en attendaient que 5,38.
Le chiffre d'affaires pour sa part a également atteint un niveau record à 26,7 milliards de dollars (+71%), bien au-delà des 24,38 milliards de dollars escomptés.
Le directeur financier Peter Oppenheimer a indiqué qu'il tablait sur un chiffre d'affaires d'environ 22 milliards de dollars pour le deuxième trimestre, là encore au-delà des attentes des analystes (20,62 milliards). Le bénéfice par action devrait revenir à 4,90 dollars, au-delà des 4,43 dollars escomptés jusqu'à présent.
Durant le trimestre des fêtes de fin d'année, clos le 25 décembre, le groupe à la pomme a vendu 4,13 millions de Mac, une augmentation de 23% sur un an, ainsi que 16,24 millions d'iPhones (+86%).
Les ventes d'iPad ont atteint 7,33 millions, un bond de 75% par rapport au trimestre précédent. Selon les chiffres publiés chaque trimestre, elles totalisent ainsi 14,79 millions d'exemplaires depuis le 3 avril. Le groupe a toutefois prévenu qu'il fallait prévoir un essoufflement au deuxième trimestre, de nombreuses ventes de l'automne correspondant à des cadeaux de Noël.
Seules les ventes de baladeurs iPod ont continué à décliner, en tout cas en volume, avec 19,45 millions d'appareils vendus (-7% sur un an), mais le iPod Touch, le modèle le plus sophistiqué qui se rapproche nettement de l'iPhone, la fonction téléphone en moins, représente désormais la moitié des ventes.
Au total, M. Oppenheimer a souligné qu'il existait désormais 160 millions appareils dans le monde fonctionnant sous le système d'exploitation iOS, réservé aux appareils portables d'Apple.
Pour l'analyste Peter Misek, chez Jefferies, "la position de leader d'Apple, son intégration verticale et sa taille signifient qu'il obtiendra la part du lion des retombées économiques des deux principales tendances des hautes technologies des années à venir: (les liaisons téléphoniques haut débit) 4G et les tablettes".