Les constructeurs réunis à partir de jeudi au Mondial de l'automobile à Paris, préparent l'après-crise en mettant l'accent sur leurs voitures propres, électriques et hybrides, cependant que les pays émergents continuent à tirer la croissance du secteur.
Le Salon de l'Automobile de Paris, le plus fréquenté au monde avec 1,43 million de visiteurs pour sa précédente édition, en 2008, sera ouvert au grand public du 2 au 17 octobre.
Plus de 300 marques de 20 pays sont attendues au Mondial, qui présentera des modèles glamour, comme la décapotable Ferrari SA Aperta, limitée à 80 exemplaires, et les françaises Citroën et Renault, respectivement en partenariat avec les entreprises de mode Lacoste et Miss Sixty.
Le durcissement des réglementations sur les émissions polluantes, les préoccupations environnementales et l'incertitude sur les prix du pétrole pèsent désormais durablement sur l'automobile.
Les constructeurs continuent donc à investir fortement dans les nouvelles technologies pour réduire la consommation et les émissions de CO2 et les voitures électriques sont donc en vedette.
Pour l'homme d'affaires français Vincent Bolloré, dont le groupe va présenter le modèle électrique Blue Car, la voiture électrique doit assez vite représenter "10 à 15% du marché mondial".
De son côté, Dieter Zetsche, patron du constructeur allemand Daimler, a estimé que les ventes de voitures électriques atteindraient environ 5% des ventes totales en 2020.
Les constructeurs français Renault, Peugeot, Citroën, les japonais Nissan et Mitsubishi ou encore l'allemand Daimler présentent des voitures électriques, dont plusieurs modèles sont sur le point de sortir. Citroën expose même une utilitaire Berlingo électrique, qui a participé à l'exposition universelle de Shanghaï en mai et a couvert 14.000 km à travers l'Asie et l'Europe pour rallier Paris, en dépit d'une autonomie limitée à 100 km.
Les hybrides ne sont pas en reste, que ce soit en motorisation essence-électricité chez Toyota ou Honda ou diesel-électricité chez Peugeot.
"Maintenant, on est passé des concepts électriques à des voitures qu'on peut acheter", souligne Carlos da Silva, analyste de IHS Global Insight, pour qui Paris est "le premier salon mondial où il y aura vraiment cinq ou six voitures parmi lesquelles on pourrait vraiment choisir".
L'américain Ford va aussi mettre sur le marché cinq modèles de voitures électriques en Europe dans les cinq ans à venir, mais le patron de Ford Europe a rappelé que les moteurs essence et diesel continueraient à dominer le marché automobile.
Le salon est d'ailleurs aussi l'occasion pour les grands constructeurs de lancer des nouveautés importantes dans leur gamme classique, à l'instar des Peugeot 508, Citroën DS4 et nouvelle C4, la nouvelle génération de coupés quatre portes Mercedes CLS, et la Ford Focus ST.
Frappée de plein fouet l'an dernier par la tourmente économique et financière, l'industrie automobile mise aussi sur le développement des marchés émergents qui explosent, pour compenser la stagnation et la forte concurrence en Europe.
L'automobile en 2010 est "un monde à deux vitesses", a résumé le patron de PSA Peugeot Citroën Philippe Varin, avec d'un côté un marché automobile européen en recul de 7%, alors que la Chine va croître entre 15 et 20%.
Paradoxalement, les constructeurs chinois, comme Geely ou Brilliance, sont les grands absents du Mondial.
Le secteur table sur une croissance globale l'an prochain, mais l'écart subsistera entre une Europe plus ou moins à l'équilibre et des pays émergents à la progression toujours forte.