Les ministres des Finances européens se retrouvent vendredi et samedi à Budapest pour une réunion qui devrait être centrée sur le sauvetage du Portugal, qui s'est enfin résolu à demander une aide internationale.
Les grands argentiers de la zone euro se retrouvent vendredi matin, puis ceux de toute l'Union européenne vendredi après-midi et samedi matin pour une réunion informelle.
Après des mois de tergiversations, le Portugal a enfin demandé mercredi à bénéficier d'une assistance financière de l'Union européenne, invoquant l'"aggravation dramatique" de la situation financière du pays.
Le gouvernement portugais a "décidé aujourd'hui même d'adresser une demande d'assistance financière à la Commission européenne", a annoncé mercredi soir le Premier ministre démissionnaire José Socrates, lors d'une allocution télévisée. Cette demande a été aussitôt confirmée par Bruxelles, tandis que le Fonds monétaire international (FMI) a affirmé qu'il se tenait "prêt" à venir en aide au Portugal, dans le cadre d'une aide conjointe avec l'UE.
Les ministres des Finances devraient maintenant discuter plus précisément de ce plan de sauvetage. Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, avait évoqué fin mars un montant autour de 75 milliards d'euros.
Après une demande d'aide d'un pays de la zone euro, la procédure veut que la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) fassent une évaluation de cette requête, avant que des négociations soient engagées sur un programme d'austérité budgétaire en échange de l'aide.
La pression des marchés financiers ne cessait d'augmenter ces derniers jours sur le Portugal pour qu'il demande un plan de sauvetage, après la démission le 23 mars du Premier ministre José Socrates.
L'hypothèse d'un prêt d'urgence, afin d'éviter une rupture de financement avant des élections législatives anticipées prévues le 5 juin, avait été évoquée au Portugal.
Mais la Commission européenne avait aussitôt indiqué que les instruments européens ne permettaient pas de prêt à court terme aux pays en difficulté de la zone euro, et qu'elle pouvait accorder une aide uniquement dans le cadre d'un programme d'ajustement budgétaire.
L'idée de prêts bilatéraux des pays de l'UE au Portugal avait aussi été avancée, mais elle avait été rejetée par l'Allemagne.
Outre le Portugal, les grands argentiers de la zone euro devraient aussi parler vendredi et samedi des autres pays de la zone euro les plus fragiles.
Ils discuteront de la Grèce, alors que des spéculations ont repris sur une éventuelle restructuration de la dette grecque, en dépit des démentis quasi-quotidiens opposés par Athènes à cette éventualité.
La Commission européenne a exclu aussi cette hypothèse, tout comme Berlin.
Les ministres parleront aussi de l'Irlande, alors que le ministre irlandais des Finances, Michael Noonan, devrait demander à nouveau une baisse du taux d'intérêt des prêts consentis à Dublin par l'Union européenne.
Les dirigeants européens se sont mis d'accord pour abaisser désormais les taux d'intérêts des prêts accordés par le Fonds de soutien de la zone euro, et l'Irlande veut en bénéficier aussi. Mais Dublin s'est heurtée jusqu'ici au refus de ses partenaires, qui lui ont demandé en échange un geste concernant la fiscalité sur les sociétés.
Le débat avait été reporté dans l'attente des résultats des tests de résistance menés sur les banques irlandaises, publiés jeudi dernier. Il devrait reprendre, alors que la Commission européenne a indiqué à plusieurs reprises être favorable à une baisse des taux irlandais.