Focalis?e sur la zone euro, la Bourse de Paris s'appr?te ? vivre une semaine ? haut risque o? le r?sultat du scrutin en France, largement anticip?, inqui?te beaucoup moins que les ?lections grecques qui pourraient bouleverser l'avenir du pays et de l'Union mon?taire.
Sur la semaine ?coul?e, le CAC 40 a perdu 3,19% pour terminer vendredi ? 3.161,97 points. Depuis le 1er janvier, il efface l'ensemble de ses gains ne grignotant plus que 0,07%.
"Les investisseurs ont sanctionn? cette semaine de mauvaises statistiques qui laissent penser que des pays de l'Union mon?taire pourraient traverser une r?cession plus longue que pr?vu", a comment? Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque.
L'Espagne a confirm? son retour en r?cession et son secteur bancaire semble de plus en plus fragilis? par l'?clatement de la bulle immobili?re. Madrid r?ussit toujours ? lever des fonds aupr?s des investisseurs, mais ses conditions d'emprunt lors de sa derni?re ?mission obligataire se sont encore d?grad?es, ce qui inqui?te au plus au point les march?s.
La zone euro, dans son ensemble, souffre, comme le montre la contraction de l'activit? dans l'industrie manufacturi?re et les services, et, fait particuli?rement pr?occupant, l'Allemagne n'est plus ?pargn?e.
Dans ce contexte difficile, "les investisseurs attendaient une r?ponse ?nergique de la Banque centrale europ?enne (BCE). Leurs espoirs ont ?t? clairement douch?s", estime M. Baradez.
L'institut mon?taire a sans suprise jeudi laiss? son principal taux directeur inchang?, mais son pr?sident, Mario Draghi, n'a pas non plus ?voqu? la mise en place, ? court terme, de nouvelles mesures de soutien ? l'?conomie.
Outre-Atlantique, l'emploi, qui continue ? envoyer des signaux contradictoires sur l'?conomie am?ricaine, a ?t? un facteur de stress suppl?mentaire pour le march?. Les embauches nettes ont notamment ralenti pour le troisi?me mois d'affil?e, m?me si le ch?mage continue de baisser.
En l'absence de statistiques majeures aux Etats-Unis la semaine prochaine, le march? restera focalis? sur la zone euro et le r?sultat, dimanche, des ?ch?ances pr?sidentielle en France et l?gislatives en Gr?ce.
Pour Gilles Moec, co-directeur de la recherche ?conomique europ?enne de Deutsche Bank, en ce qui concerne l'?lection pr?sidentielle fran?aise, "la r?action des investisseurs devrait ?tre beaucoup plus mesur?e qu'il y a encore deux mois" si le socialiste Fran?ois Hollande, grand favori des sondages, l'emporte.
"M. Hollande ne veut pas ren?gocier le pacte europ?en sur la stabilit? financi?re, mais plut?t le compl?ter par un volet sur la croissance, ce qui rassure le march?", explique-t-il.
D'autant que l'id?e d'accompagner la rigueur par des mesures visant ? stimuler l'?conomie a des d?fenseurs de plus en plus nombreux en Europe, aux premiers rangs desquels Mario Monti, le pr?sident du Conseil italien.
"Dans l'imm?diat, pour satisfaire les investisseurs, il faut une ratification du trait? europ?en budg?taire par l'ensemble des pays concern?s, France en t?te", souligne M. Baradez. "Le march? sera donc tr?s attentif aux premi?res d?clarations ou rencontres communes entre Paris et Berlin. Elles devraient avoir lieu dans les jours ? venir", estime-t-il.
Le dossier grec pourrait en revanche avoir des cons?quences beaucoup plus dramatiques pour le march? parisien.
"Si les partis anti-europ?ens d'extr?me droite et d'extr?me gauche arrivent au pouvoir, cela remettra en cause l'ensemble du plan d'aide attribu? ? Ath?nes et relancera le d?bat sur une ?ventuelle sortie du pays de la zone euro", s'inqui?te Renaud Murail chez Barclays Bourse. Selon lui, "le march? pourrait dans ce cas tr?s rapidement conna?tre un stress comparable ? celui de l'?t? dernier".