Privée vendredi de la meilleure note possible par l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's, la France passera jeudi son premier test d'envergure sur les marchés à l'occasion d'une importante émission d'obligations et de bons du Trésor.
Désormais créditée de la note "AA+" par S&P, comme les Etats-Unis et l'Autriche, la France prévoit d'emprunter jeudi un montant compris entre 7,5 et 9,5 milliards d'euros.
L'émission de la France jeudi sera d'autant plus scrutée par le marché qu'il s'agit de la seule opération à grande échelle de la semaine, avec une adjudication (mise aux enchères de l'emprunt) allemande, mercredi. Paris émettra six titres différents, dont les durées iront de 2 à 28 ans.
La plupart des opérateurs estiment que la dégradation de la France a déjà été intégrée dans le niveau des taux d'intérêts qu'elle obtient en empruntant auprès des investisseurs institutionnels.
Vendredi en milieu d'après-midi, la rumeur d'une annonce imminente de S&P a provoqué une remontée du taux des obligations d'Etat françaises à 10 ans, qui constitue la référence du coût d'emprunt de la France.
Mais le mouvement n'a duré qu'un peu plus d'une heure, avant que le taux ne reparte à la baisse. Sur l'ensemble de la séance, il a terminé en très légère hausse à 3,065%.
Il reste inférieur à son niveau (3,13%), en clôture, du 5 décembre, jour de l'annonce d'une possible dégradation de la France par S&P.
Il est aussi très en-dessous du niveau du printemps 2011 (3,7% en avril), et loin des 4,87% atteints en juillet 2008.
Quant à l'écart de taux avec l'Allemagne, il s'est également creusé légèrement vendredi avant de se réduire en toute fin de séance.
Au total, la France prévoit d'émettre un montant de 178 milliards d'euros sur les marchés cette année, dont près de 25 milliards ont déjà été levés depuis début janvier.