Chaque jour, 90.000 bagages sont égarés dans les aéroports de la planète, dont 10.000 pour la seule Europe, et un sur 3.000 ne sera jamais retrouvé, a déploré mardi la Commission européenne, qui veut essayer d'améliorer les règles en vigueur.
"Ces chiffres sont incroyables et ce phénomène dure, ce qui est alarmant", s'est insurgé le commissaire européen aux Transports, Antonio Tajani, au cours d'une conférence de presse organisée pour présenter les résultats d'une enquête sur ce problème.
M. Tajani a une solution personnelle pour éviter ces désagréments : "Je voyage toujours avec des bagages à main", a-t-il confessé. "De plus en plus de gens cherchent à garder leurs bagages en cabine pour éviter le risque d'une perte", a-t-il reconnu.
Mais il a admis que ce n'était pas toujours facile "pour des raisons de sécurité" et parce que "les règles pour les bagages en cabine diffèrent selon les compagnies".
Selon les chiffre de la Société Internationale de Télécommunications Aéronautiques, 32,8 millions de bagages ont été égarés en 2008 dans le monde, soit 20% de moins qu'en 2007 (42,4 millions).
"Chaque jour, presque 90.000 bagages sont égarés dans le monde entier et j'en déduis que ce chiffre s'élève à environ 10.000 bagages perdus chaque jour pour la seule Europe", a dit M. Tajani.
Au niveau européen, l'Association des compagnies européennes indique que le nombre de bagages perdus durant l'hiver 2008-2009 a été de 13 pour 1.000 passagers.
"La moitié pratiquement des incidents liés à des pertes de bagages - 49% - a été liée en 2008 à un vol avec connexion", a-t-il précisé.
"Certes, les chiffres montent une diminution, mais le phénomène continue à présenter des proportions extrêmement préoccupantes", a-t-il insisté, ajoutant que la Commission "est en train d'évaluer l'opportunité d'améliorer le système en vigueur".
Les causes sont multiples. "Il y a les voleurs, mais aussi l'intention de nuire, des problèmes de lecture des codes barres, car la machine est détraquée, le cas de valises tombées sur la piste et la responsabilité des passagers qui n'ont pas indiqué leurs coordonnées sur leur bagages", a dit le commissaire.
M. Tajani n'a pas voulu détailler les responsabilités de ces dysfonctionnements. "Il ne s'agissait pas d'une enquête de police, pour indiquer les bons et les méchants, les bonnes et les mauvaises compagnies, les bons et les mauvais aéroports", a-t-il assuré.
Et M. Tajani est resté vague sur les actions envisagées. "Nous allons lancer en octobre une vaste consultation publique sur les droits des passagers aériens, dont une partie prééminente sera consacrée aux bagages. Les résultats seront débattus lors d'une conférence qui se tiendra début 2010", a-t-il annoncé.
"En parallèle, une étude sera menée sur les différentes limitations imposées par les compagnies en ce qui concerne l'admission des bagages à main", a-t-il ajouté.
Le commissaire a également fait état d'initiatives de "certains opérateurs", notamment "des essais pour intégrer des puces électroniques dans les bagages transportés" .
Mais aucune intervention réglementaire n'est prévue pour augmenter le montant du dédommagement pour les bagages perdus.
Le montant est actuellement plafonné à 1.100 euros sur présentation de preuves, ce qui correspond à "deux paires de chaussures de marque", a glissé en aparté une de ses collaboratrices.