Le nombre de nouveaux chômeurs inscrits aux Etats-Unis a chuté au cours de la semaine close le 4 juillet, mais cette baisse est peu significative du fait de distorsions statistiques.
Selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés jeudi par le département du Travail à Washington, les Etats-Unis ont recensé 565.000 nouvelles inscriptions au chômage en sept jours, soit 8,4% de moins qu'au cours de la semaine close le 27 juin.
L'ampleur de ce recul a totalement pris au dépourvu les analystes, qui attendaient 603.000 nouvelles demandes, contre 614.000 la semaine précédente.
Un responsable du service des statistiques du ministère a indiqué que la chute des nouvelles inscriptions s'expliquait en grande partie par une anomalie dans le facteur saisonnier.
Durant cette semaine et la suivante, a-t-il dit à la presse, "il y a normalement beaucoup de licenciements dans l'industrie", particulièrement dans l'automobile, ce qui se traduit par une forte chute des demandes d'allocations chômage suivie ensuite par deux semaines de hausse, a-t-il dit à la presse.
Mais cette année, "les licenciements que nous attendions dans le secteur de l'automobile [...] n'ont pas eu lieu", et dans d'autres secteurs, ils ont été beaucoup plus faibles que prévu, dans la mesure où ils avaient déjà eu lieu avant, a-t-il précisé.
La reprise progressive de l'activité du constructeur Chrysler après sa sortie de faillite début juin pourrait expliquer une partie du phénomène.
Le nombre de nouvelles demandes d'allocations chômage est retombé à son plus bas niveau depuis le 10 janvier 2009, a indiqué le ministère.
En moyenne sur quatre semaines, chiffre normalement plus représentatif d'une tendance, le nombre de nouvelles inscriptions hebdomadaires a baissé de 1,6%, à 606.000.
Signe de la difficulté persistante du marché de l'emploi, les chômeurs indemnisés représentaient 5,1% de la population active américaine à la date du 27 juin, soit 0,1 point de plus que la semaine précédente. Les Etats-Unis comptaient à cette date 6,883 millions de chômeurs indemnisés, ce qui marque un nouveau record dans les annales de cette série statistique publiée depuis 1967.
La baisse des nouvelles demandes d'allocations chômage publiée par le ministère "donne un message trompeur sur le marché de travail", estime Andrew Gledhill, économiste de Moody's Economy.com. "Le rythme des licenciements a baissé d'intensité depuis mars, mais pas autant que le laisserait penser" le chiffre de 565.000 publié jeudi.
Pour Ian Shepherdson, de l'institut HFE, il faut tout simplement "ne pas tenir compte ce chiffre". "La tendance des nouvelles inscriptions est à la baisse", reconnaît-il, "mais il sera difficile d'y voir clair dans les quelques semaines à venir" à cause des distorsions statistiques. Selon lui, il est peu vraisemblable de voir l'indicateur se maintenir longtemps sous le seuil des 600.000, franchi à la hausse à la fin du mois de janvier.
Selon les derniers chiffres officiel, le taux de chômage aux Etats-Unis atteignait 9,5% fin juin, son plus haut niveau depuis août 1983. Economistes et autorités s'attendent que ce taux progresse de manière continue jusqu'à la fin de l'année, et même sans doute encore pendant un certain temps en 2010.