Le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, a indiqué jeudi près de Washington, qu'une croissance de l'économie américaine de 3 ou 4% lui semblait "raisonnable" pour l'année 2011.
"Nous voyons que l'économie est en train de se renforcer", a déclaré M. Bernanke, lors d'un forum sur les petites entreprises à Fairfax, dans la banlieue de la capitale américaine, "une croissance de 3 ou 4% semble raisonnable" pour 2011.
Quand ils parlent de croissance, les dirigeants de la Fed donnent habituelement un chiffre mesurant la hausse du PIB du quatrième trimestre en glissement annuel.
Dans ses dernières prévisions datant du début du mois de novembre, la Fed a indiqué qu'elle tablait sur une croissance du PIB américain comprise entre 3,0 et 3,6% sur un an pour le quatrième trimestre de 2011.
Pour le dernier trimestre de 2010, la Fed tablait alors sur une croissance de 2,4 ou 2,5% en glissement annuel.
A titre de comparaison, le FMI estimait pour sa part début octobre que la croissance atteindrait 2,6% en 2010. Selon plusieurs analystes, celle-ci pourrait en fait être plus proche de 2,8%. En ce cas, l'économie des Etats-Unis aurait comblé ses pertes de production de 2009, où le PIB avait reculé de 2,6%.
M. Bernanke avait indiqué vendredi tabler sur une légère accélération de la reprise en 2011, avertissant néanmoins que cette amélioration serait, selon toute vraisemblance, insuffisante pour faire baisser de manière acceptable le taux de chômage, qui, à 9,4% en décembre, reste très élevé pour le pays.
Il a livré jeudi une appréciation plutôt rassurante sur le niveau des prix.
"Je pense que le risque de déflation a considérablement baissé" par rapport à ce qu'il était quelques mois plus tôt, a-t-il dit faisait référence aux craintes exprimées par les dirigeants de la Fed à la fin de l'été et pendant l'automne de voir la faiblesse de l'inflation dégénérer en déflation.
Cette menace d'une spirale baissière des prix a été l'une des raisons ayant poussé la Fed a accroître son aide à l'économie américaine, d'abord en août, puis en novembre, par le biais de nouveaux rachats de titres du Trésor des Etats-Unis, afin de soutenir la reprise et le niveau des prix.
Au vu des dernières déclarations des dirigeants de la Fed, la politique ultra-accommodante de la banque centrale ne devrait pas être modifiée lors de la prochaine réunion de son Comité de politique monétaire prévue pour les 25 et 26 janvier.
Répondant à des critiques selon lesquelles la politique de la Fed profiterait surtout aux marchés boursiers et aux grands groupes, M. Bernanke a estimé que d'une manière générale, la banque centrale cherchait à renforcer l'économie.
"Notre politique a contribué à renforcer le marché de l'emploi", a-t-il dit. "Une économie plus forte aide les petites entreprises", a-t-il ajouté, jugeant encourageant que celles-ci "répondent à une augmentation [...] des occasions" d'affaires.
Sur la question du durcissement de la régulation bancaire qu'impose la loi de réforme de Wall Street promulguée en juillet, M. Bernanke a indiqué que la Fed faisait "tout son possible pour réduire autant que possible" le poids de la régulation sur les petites banques.
Celles-ci sont le principal soutien financier aux PME, censées être le moteur des créations d'emploi du pays.