Le Premier ministre grec Georges Papandréou a plaidé jeudi à Paris en faveur de la création d'euro-obligations, une idée rejetée jusqu'ici par l'Allemagne et la France mais qui peut selon lui "contribuer à résoudre la crise de la dette de la zone euro".
"Nous devons utiliser tous les outils possibles de notre boîte à outils", a-t-il déclaré en ouverture du colloque "Nouveau Monde, Nouveau capitalisme".
Il a cité une taxe sur les transactions financières ou encore une taxe sur les émissions de CO2, avant de se livrer à un plaidoyer en faveur des euro-obligations.
"Il y a un soutien croissant pour l'émission d'euro-obligations en tant qu'instrument financier concret qui peut aider l'Europe à atteindre des objectifs majeurs", a estimé le Premier ministre socialiste grec, confronté à un chantier colossal de réduction du déficit et de relance de l'économie dans son pays.
Selon lui, ces euro-obligations "faciliteront le financement de projets d'infrastructures" et "aideront à réduire les tensions croissantes sur (...) le marché obligataire", notamment dans les pays périphériques de la zone euro.
Les "eurobonds" permettront aussi de favoriser "la stabilité financière et la prospérité économique de l'ensemble de la zone euro", a ajouté Georges Papandréou, qui a affirmé en décembre vouloir oeuvrer à la collecte d'un million de signatures de citoyens européens en faveur de ce projet.
Il a assuré que "les pays avec des problèmes budgétaires ou des faiblesses structurelles, y compris la Grèce, (devraient) continuer à faire leurs devoirs", les euro-obligations ne pouvant "en aucun cas se substituer à ces ajustements nécessaires".
"Mais ils peuvent être un outil concret complémentaire pour contribuer à résoudre la crise de la dette de la zone euro", a-t-il insisté.
Le projet d'euro-obligations, ou "eurobonds", consisterait pour plusieurs pays à lancer des emprunts obligataires en commun pour mutualiser les risques, ce qui permettrait aux Etats les plus fragiles et actuellement exposés, comme la Grèce ou l'Irlande, de s'endetter à moindre coût. Il a été relancé fin 2010 par le Luxembourg et l'Italie, mais l'Allemagne, suivie par la France, leur ont opposé une fin de non recevoir.